C'est la seconde fois dans son histoire que le club algérois est aussi sévèrement puni. Il fallait s'y attendre, l'USM Alger a perdu gros dans le match qui l'a opposée lundi dernier à la JS Kabylie à Tizi Ouzou. Réunie ce dimanche, la commission de discipline de la Ligue nationale de football a décidé de faire une application stricte de la réglementation à son encontre et donc de lui donner match perdu par 3 buts à 0 et de lui défalquer trois points de son capital. Jusqu'au dernier moment, les dirigeants du club algérois ont cru à une clémence de cette commission. Dimanche matin, trois des ces dirigeants se sont présentés au siège de la LNF pour y être auditionnés par les responsables de ladite commission. Ils étaient accompagnés de Bilal Dziri qui, lui, était convoqué pour qu'il s'explique sur ses agissements le jour du match, des agissements largement décrits par l'arbitre et le délégué du match dans leurs rapports respectifs. Le capitaine du club algérois a admis avoir très mal agi, mais il a fait savoir qu'il était sous l'effet de la colère provoquée par des énergumènes qui semblaient être venus spécialement pour lui. Dziri a ajouté qu'on en voulait même à sa vie et qu'il n'avait cherché qu'à se défendre. La joueur a, semble-t-il, bénéficié du fait que son club était déjà lourdement sanctionné. C'est pourquoi il n'a eu que 4 matches de suspension (article 252) alors qu'il encourait 10 matches suivant les écrits de l'arbitre et du délégué du match qui ne l'auraient vraiment pas ménagé dans leurs rapports. Une chose est sûre maintenant, Dziri purgera la totalité de ces 4 matches car l'article 166 des règlements généraux dit qu'une suspension ne dépassant pas 4 matches n'est pas susceptible de recours. Pour ce qui est de la sanction qui a frappé l'USMA, la commission de discipline a fait, tout d'abord, utilisation de l'article 140 de ces mêmes règlements généraux qui stipule que seul l'arbitre est habilité à juger si un match peut se jouer ou non. Les dirigeants de l'USMA affirment que leurs joueurs sont tombés dans un traquenard dans le tunnel qui mène à leur vestiaire à la mi-temps du match. Ils ajoutent que l'insécurité était telle et la menace tellement présente qu'ils ont préféré ne pas risquer la vie de leurs joueurs pour reprendre le jeu. Or, pour la ligue nationale, le fait que l'arbitre, ses assesseurs et le délégué du match, se soient trouvés au centre du terrain pour la reprise du match en seconde période, était une preuve que le danger n'était pas si réel que cela. Par ailleurs, l'arbitre et le délégué ont indiqué dans leurs rapports respectifs qu'il n'y avait aucune raison valable pour que le match ne se poursuive pas, ajoutant qu'aucun danger ne semblait guetter le club algérois. Le délégué a, de son côté, souligné qu'il avait été tout le temps avec le club algérois depuis son arrivée au stade jusqu'à son départ. Il a, en outre, fait savoir qu'il avait tenu avec l'arbitre à contrôler le vestiaire de l'USMA avant que les joueurs de celle-ci n'en prennent possession. Après avoir auditionné les dirigeants de l'USMA et Dziri, la commission de discipline de la LNF a commencé ses travaux aux environs de 12h30 pour ne les achever qu'aux alentours de 16h00. Elle a eu, certes, à traiter d'autres affaires, mais le gros de sa séance de ce dimanche a consisté à parler de ce match JSK-USMA. Lacommission a eu à faire plusieurs interprétations mais elle revenait à chaque fois au point de départ qui disait que l'USMA devait avoir match perdu et défalcation de 3 points. En effet, aucun autre texte des règlements généraux traitant du même cas n'indique qu'il faut défalquer seulement un point. Le club algérois se retrouve pour la seconde fois de son histoire lourdement sanctionné puisqu'on rappellera que dans les années 70, suite à une demi-finale houleuse de Coupe d'Algérie contre l'USM Khenchela, il avait été obligé la saison suivante de recevoir tous ses adversaires à Blida, une sanction qui l'avait mené tout droit vers la division 2. Il peut maintenant introduire un recours auprès de la FAF, mais s'il veut obtenir satisfaction, il lui faudra amener des éléments nouveaux par rapport à ce qui a été dit à la LNF. A. A.