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Un parc au service de la faune
DJELFA
Publié dans L'Expression le 19 - 10 - 2005

On y trouve essentiellement du gibier sédentaire entre autres la perdrix, le lièvre et le sanglier.
Située dans le massif forestier de S'hary Guebli dans le piémont sud de l'Atlas saharien et longeant la RN 1 sur près de 17 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Djelfa, la réserve de chasse, une vaste étendue plantée principalement de pins d'Alep et de chênes verts, s'étale sur une superficie de 32.000 ha. Ce site merveilleux offre une vue imprenable du haut du poste de vigie destiné également à l'observation, la recherche et l'expérimentation du confortement de la faune. Le climat est semi-aride à tendance froide et la pluviosité variant entre 200 et 400 mm, colle parfaitement aux besoins du patrimoine faunistique présent. On y trouve essentiellement du gibier sédentaire entre autres la perdrix, le lièvre et le sanglier, du gibier migrateur comme la caille des blés, le pigeon ramier et la tourterelle des bois et enfin des prédateurs tels le chacal et le renard et dans une moindre proportion, la gazelle de Cuvier et la genette ; des espèces actuellement sous la menace de disparition. La mission première de ce parc animalier consiste à protéger et à développer la faune en veillant à aménager le biotope des espèces. En seconde intention, il se doit de tenir un inventaire du patrimoine cynégétique. Cette réalisation a vu le jour il y a une année et elle vient exaucer le voeu de beaucoup de citadins épris de la nature. En même temps, cette louable initiative permet aux familles de disposer d'une aire de détente au milieu d'animaux visibles autrefois à travers seulement l'écran. La direction de la réserve a bien entendu songé à ce dérivatif et à ce titre, elle a conçu des aires de jeu pour enfants afin que chacun y trouve son compte. S'agissant des animaux, les responsables ont installé 10 enclos réservés au gros gibier avec toutes les commodités nécessaires. Même avec un budget dérisoire, on a pu monter 27 volières en métallique et installer une singerie démontable. Avec les moyens du bord, on a également aménagé une mare d'eau artificielle de 20 m3 comme on a pu restaurer la retenue d'eau existante. En attendant de nouvelles acquisitions et éventuellement des prises d'animaux, pour l'heure, les visiteurs auront tout de même la chance d'apprécier le mouflon à manchettes, la gazelle dorcas, l'oryx dammah, le cerf daim, l'émeu, la chèvre naine, le faon bleu, les faisans communs et ténébreux, le canard colvert, la caille du Japon, la poule naine, le pigeon paon et ramier et enfin la tourterelle turque. Au passage, il faut noter que la dotation budgétaire de cette réserve est insignifiante par rapport aux objectifs que poursuit le chef de cet établissement. Il faut nécessairement renflouer la trésorerie de cet établissement pour permettre aux spécialistes d'acquérir et de promouvoir d'autres espèces de mammifères et d'oiseaux comme le singe magot, l'outarde, le fennec les rapaces et faisans et autres oiseaux endémiques non protégés. L'ingénieur chargé de gérer cette réserve se propose de développer le côté loisirs par l'apport de nouveaux équipements dans le cas où il obtiendrait des crédits car pour l'instant tout ce qui vient d'être réalisé n'est pas budgétisé et qu'il s'agit simplement d'une initiative bénévole au moyen de tout-venant récupéré ça et là !
Par ailleurs, s'il faut préserver ce patrimoine faunistique, il faut obligatoirement passer par l'amélioration des conditions de vie de ces animaux et cela appelle logiquement des fonds. Pour illustrer l'acuité avec laquelle se pose le problème des finances, il faut aménager beaucoup de points d'eau, introduire des cultures supplémentaires pour augmenter le taux vitaminique dans l'alimentation des animaux. Néanmoins, au-delà de ce critère au demeurant soluble, il existe un facteur redoutable qui risque de détruire progressivement la forêt: l'homme ! L'homme rural dont l'économie traditionnelle fortement autarcique est basée essentiellement sur le pastoralisme extensif en forêt, se nourrit maladroitement de la vente illicite de produits forestiers. Pour imager le danger que cela présente pour la nature, le cheptel qui vit illégalement dans cette réserve, avoisine les 22.000 têtes d'ovins et de caprins. Abordé à ce sujet, un forestier nous révéla sa réprobation quant à la clémence des tribunaux qui n'infligent que des amendes à l'encontre des contrevenants, ce qui encourage considérablement la récidive. En tout cas, le braconnage, le pacage, les coupes et le colportage de bois, constituent des délits fréquents. Dans son plan d'action -bien qu'il soit difficile de lutter contre ce fléau - le chef d'établissement se propose d'intervenir sur les facteurs limitants en instaurant progressivement une lutte contre le braconnage, un contrôle de la prédation par la destruction des nuisibles de façon régulée, une protection contre le surpâturage, le tout assorti d'un règlement pastoral synonyme de programme d'éco-développement de plantations fourragères et la création de petits vergers au profit des riverains qui auront aussi à s'initier à l'apiculture avec ruches gratuites et enfin l'agencement du mode d'exploitation du terrain au sein de la réserve.


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