La Nouvelle-Calédonie est appelée demain à se prononcer pour ou contre son indépendance et sa souveraineté nationale lors du référendum organisé demain 4 novembre. La tenue de ce référendum est l'aboutissement d'un long processus entamé par les accords de Matignon de 1988, avec Michel Rocard comme Premier ministre et les deux chefs de file Jean-Marie Tjibaou pour les Kanak et Jacques Lafleur, pour les Caldoches. Cent-soixante-cinq ans après la colonisation de l'archipel par la France, la Nouvelle-Calédonie est considérée par l'ONU comme l'un des dix-sept territoires non décolonisés que compte encore la planète. En 1988, la France avait pourtant choisi d'accompagner le processus de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie. Après plusieurs années de quasi-guerre civile entre les Kanak, peuple autochtone de l'archipel, et les Caldoches, descendants des premières générations de colons européens, les Calédoniens affirmaient alors leur volonté de bâtir un «destin commun» pour toutes les communautés du territoire. Trente ans plus tard, l'objectif est loin d'être atteint. Les divisions entre Kanak et non-Kanak restent ancrées géographiquement, socialement et politiquement. Les Kanak, majoritairement indépendantistes, sont désormais minoritaires sur l'île. Plus le temps passe, plus la victoire de l'indépendance lors d'un référendum d'autodétermination, semble improbable. Le président français Emmanuel Macron s'exprimera à la télévision le même jour à 13 heures, c'est-à-dire à l'issue du référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie selon un communiqué diffusé par l'Elysée hier soir. Il fera une déclaration télévisée, a précisé la présidence française. Demain donc, la Nouvelle-Calédonie devra choisir de rester ou non dans la République, à l'occasion de ce référendum «Je ne prendrai pas parti dans ce référendum», avait déclaré en mai dernier e chef de l'Etat français lors de sa visite à Nouméa, affichant le souci de ne pas s'immiscer dans une campagne référendaire potentiellement à risques. Mais «la France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie», avait-il pourtant ajouté avant de se livrer à un long exposé de sa stratégie «d'axe indo-pacifique», dans laquelle il attribue un rôle essentiel à cette île, qui décidera de son avenir. A en croire la majorité des sondages, le «non» devrait l'emporter largement, à hauteur de 60% des suffrages, pour diverses raisons dont la principale concerne le nombre d'électeurs plus important chez les Caldoches que chez les Kanak.