Les places pour cette finale s'arrachent à plus de 5 000 dollars La passion pour ce match a relégué au second plan la crise économique qui secoue la 3e économie d'Amérique latine. Pour la première fois de l'histoire, la finale de la Copa Libertadores se joue entre River Plate et Boca Juniors, clasico du football argentin et match à haute tension?: Buenos Aires retient son souffle. En Argentine, les places pour la rencontre de ce soir s'arrachent à plus de 5 000 dollars et personne n'est indifférent à cette rencontre entre le club le plus populaire du pays (Boca) et celui des beaux quartiers de la capitale argentine (River). Lors de la finale aller, les Bleu et Or de Carlos Tevez recevront les «millionnaires» de River. Compétition de clubs la plus relevée d'Amérique, la Copa Libertadores sera remise deux semaines plus tard, le 24, au Stade Monumental, qui avait accueilli la finale du Mondial 1978. La passion pour ce match a relégué au second plan la crise économique qui secoue la 3e économie d'Amérique latine. Dans une vidéo qui fait un malheur sur Internet, un Argentin explique qu'il annule sa participation à un mariage pour pouvoir regarder à la télévision le Boca-River. «Celui qui se marie pendant un Boca-River, c'est pour faire chier. Le pays va être paralysé. Après la finale du Mondial, c'est le match le plus important».La ferveur a même gagné le palais présidentiel. Le président argentin Mauricio Macri, ancien patron de Boca Juniors entre 1995 et 2007, est sorti de sa réserve. Il a traité de «gros c...» l'entraîneur de River Plate Marcelo Gallardo. Les présidents de River Rodolfo D'Onofrio et de Boca Daniel Angelici ont appelé au calme dans un communiqué commun. «Nous appelons les sympathisants, supporteurs, et socios à vivre cette fête populaire, nous sommes rivaux, pas ennemis». Pour The Sun, un Boca-River est «l'expérience sportive la plus intense du monde», pour l'effervescence qui entoure le derby entre deux équipes nés dans le même quartier, La Boca, «l'embouchure» en espagnol, car non loin de là, la rivière Riachuelo se jette dans le Rio de la Plata. Les déplacements de supporteurs étant interdits pour éviter des affrontements entre les Barrabravas (hooligans), les deux matchs se dérouleront sans le moindre maillot des visiteurs dans les tribunes. Un temps, le président argentin a suggéré que les supporters des deux clubs pourraient coexister, mais les dirigeants ont mis leur veto. «Je ne veux pas prendre le risque qu'il y ait un mort», a déclaré D'Onofrio. Angelici a abondé. Il est rare que River et Boca parlent d'une même voix. Le dernier Boca-River en Copa Libertadores, un huitième de finale en 2015, n'avait duré que 45 minutes. Des supporters de Boca avaient aspergé des joueurs de River avec un gaz irritant. Le match avait été arrêté à la mi-temps et River s'était qualifié sur tapis vert. Sur le terrain, Boca Juniors et River Plate ont respectivement éliminé en demi-finale les équipes brésiliennes de Palmeiras et Gremio de Porto Alegre, tenant du titre. Au palmarès de la Copa Libertadores, Argentins et Brésiliens sont aux avant-postes, les clubs colombiens ou uruguayens se mêlant par période à la lutte. Boca Juniors veut remporter sa 7e Copa Libertadores, qu'il n'a plus gagnée depuis 2007, et égaler le record d'un autre club argentin, Independiente. Sous les ordres de Gallardo, River a déjà soulevé la coupe en 2015, la 3e de son histoire. Les jeunes internationaux Ezequiel Palacios (River Plate) et Francisco Pavon (Boca), capables de déséquilibrer une défense, tenteront de faire basculer le match. Marquer ou gagner contre l'archi-rival permet d'ouvrir les portes du coeur des supporteurs. Si en plus il y a un titre, c'est la gloire assurée.