Qui arrêtera la saignée? Ce fléau a atteint un stade où il devient nécessaire de se poser des questions sur le pourquoi de cette recrudescence. Les éléments de la police de l'aéroport d'Alger Houari Boumediene ont déjoué une tentative de transfert illicite de 60.468 dollars, tout en arrêtant un individu qui s'apprêtait à se rendre en Turquie, a indiqué un communiqué de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn). Les éléments de la police aux frontières (PAF) et des douanes algériennes au niveau de l'aéroport d'Alger ont mené une opération conjointe, ayant permis l'arrestation d'un individu qui était sur le point de transférer illégalement une somme d'argent en devise s'élevant à 60.468 dollars, a précisé la même source. Selon le communiqué, la personne qui s'apprêtait à se rendre en Turquie a été arrêtée et transférée aux autorités compétentes. C'est dire que le transfert illicite de capitaux prend ces temps-ci des proportions affolantes. En l'espace de seulement quelques jours, les services de la police des frontières ont contrecarré des dizaines de tentatives de transfert illégal de devise vers l'étranger. La dernière en date remonte à mardi dernier, au port de Béjaïa. Des éléments de la brigade navigante des douanes ont récupéré une somme en devise d'un montant de 16 000 USD. Elle a été retrouvée aux mains de trois marins étrangers. Vendredi dernier, c'est au niveau de l'aéroport international d'Alger que la police des frontières a déjoué deux tentatives du même genre. Les services de la Sûreté nationale ont saisi 75.100 euros et interpellé une personne qui s'apprêtait à transférer illégalement une somme de 25.700 euros. La seconde intervention des mêmes éléments a permis de saisir un montant de 47.400 euros. Durant la journée de vendredi, les forces de polices de la 2ème Brigade des frontières aériennes de l'aéroport international Houari Boumediene, ont intercepté un passager en possession d'une somme de 47.400 euros non déclarée, lors du traitement des formalités de police du vol à destination de Dubai», a indiqué un communiqué de la Dgsn. Au début du mois en cours et dans le cadre de la lutte contre le transfert illégal des fonds de et vers l'étranger, les services de police des frontières au port de Mostaganem ont procédé à l'arrestation d'une personne qui s'apprêtait à quitter le territoire national à destination de Valence en Espagne en possession de 12 596 euros et 130 000 DA non déclarés.L'on se rend compte rien qu'en citant ces quelques tentatives de fuite de capitaux vers l'étranger que ce fléau a atteint un stade ou il devient nécessaire de se poser des questions sur le pourquoi de cette recrudescence. Notons que si on calcule le montant global de toutes les sommes saisies depuis des mois maintenant, on déduira certainement un chiffre astronomique. Cela donne ainsi lieu à plusieurs interrogations. Certains diront que la hausse de la fuite des capitaux est étroitement liée à un climat des affaires dont le contexte a privilégié l'évolution de ce type de criminalité. Pour d'autres, la problématique ne réside pas uniquement dans le montant des sommes ayant été saisies au niveau des ports et aéroport, mais que l'essence de ce mal provient des surfacturations. Par ailleurs, cette recrudescence des fuites de fonds vers l'étranger peut tout simplement s'apparenter à des raisons purement politiques. En sachant que de nombreuses personnes, en constatant une certaine instabilité de ce volet, là en Algérie placent leur argent à l'étranger car plus sûr. Cela dit, le plus souvent, les opérations de ce genre ne sont pas déclarées, donc «illicites».