Elle considère que la situation politique «est en train de s'aggraver davantage avec l'exacerbation des contradictions à l'intérieur du système...». Louisa Hanoune a, d'emblée, mis l'indexe sur la situation politique caractérisée, dit-elle, par «l'opacité et les rumeurs des plus folles quant à des scénarios qui se trament sur fond d'une crise politique profonde susceptible de plonger le pays dans le chaos». L'analyse est on ne peut plus sévère, mais la patronne du PT argumente en considérant que la situation politique «est en train de s'aggraver davantage avec l'exacerbation des contradictions à l'intérieur du système et les luttes de clans qui le terrassent actuellement». La chef du Parti des travailleurs a disséqué la situation sur les plans politique, économique et social et en ce qui concerne la démocratie politique et syndicale en s'interrogeant sur la question des libertés et le droit des travailleurs et les citoyens de s'organiser et recourir à des rassemblements et des grèves pour défendre leurs droits et intérêts à caractère social et syndical», a tempêté Louisa Hanoune. Pour la secrétaire générale du PT, le climat politique qui règne dans le pays et les décisions économiques et sociales prises par le gouvernement en place ont provoqué une détérioration manifeste du pouvoir d'achat des couches populaires, la classe des travailleurs et les fonctionnaires. Dans ce sens, Hanoune a indiqué que «la fracture se ressent au plus haut niveau du système. Cette fracture menace la pérennité de l'Etat et la République», a-t-elle insinué. La responsable du PT constate que la crise s'aggrave avec les mesures d'austérité et les retombées de la loi de finances 2017 et 2018. Cette crise vient d'être «appuyée par la guerre que mène Trump sur les pays qui sont dans notre cas. C'est une guerre du pétrole déclarée contre l'Algérie et les pays membres de l'Opep. Elle aura des retombées sur le plan économique et social du pays. Cette situation aura des conséquences directes sur le Trésor public, ce qui va engendrer un mouvement de contestation et de colère de la part des couches populaires», a rétorqué Hanoune. Hanoune s'est attardée sur la joute de la présidentielle en précisant que «à mon avis, il n'y aura pas de candidat du consensus, le président actuel ne se présentera pas, c'est clair», et d'ajouter que «de plus en plus les choses deviennent illisibles, même les partis de la coalition sont dans une situation qui montre que rien n'est tranché en la matière». La secrétaire générale du PT a rappelé que l'enjeu aujourd'hui réside dans la sauvegarde de l'Etat et la souveraineté du pays. Cela passe par la mise en place d'un système nouveau via des élections démocratiques qui respectent le choix et la volonté populaire en passant par la refonte de l'Etat et la révision en profondeur de la constitution et les institutions de la République», a asséné Hanoune. Dans un autre registre, elle a dénoncé vertement la position de la diplomatie algérienne par rapport à la dernière déclaration du porte- parole du ministère des Affaires étrangères sur l'assassinat du journaliste saoudien et la prochaine visite de MBS dans le cadre de sa tournée en Afrique du Nord. Dans ce sens, Louisa a indiqué que «j'aimerai bien que ça soit une fausse blague...». Hanoune a qualifié l'Arabie saoudite de «régime obscurantiste et criminel au service de l'impérialisme et du sionisme». Mais Hanoune s'est attardée sur la relation entre l'Algérie et le Maroc. Dans ce sillage, la responsable du PT a souligné que «nos rapports avec nos voisins relèvent du destin commun, de par la géographie, l'histoire et l'identité. Il faut trouver des solutions entre les voisins pour faire face aux menaces des grandes puissances étrangères et leur barrer la route», a conclu Hanoune.