Peut-on dire que Sétif est l'une des wilayas les plus propres du pays? On peut répondre par l'affirmative, mais on reste trop exigeant afin qu'aucune source de pollution ne prenne le dessus. En évoquant Sétif dans sa splendeur, il y a lieu de citer d'abord l'architecture des édifices publics et des nouvelles cités, notamment les lotissements disséminés un peu partout à travers le territoire de la wilaya. Sétif, c'est aussi ses nombreuses forêts telles que les Babors, véritable poumon de la région compte tenu de ses espèces animales et végétales souvent rares, voire uniques. Les espaces verts, il en existe par dizaines. Parmi les plus beaux jardins, celui de l'Emir-Abdelkader situé au centre du chef-lieu de wilaya. Il s'agit d'un vrai musée naturel et historique. L'air est vivifiant grâce au climat spécial des Hauts-Plateaux sétifiens. Quant à l'eau, c'est une exception. Une eau douce et limpide qui jaillit d'une multitude de sources alimentant les fontaines de la ville, dont Aïn Fouara, la confidente des Sétifiens, ou autres Aïn Droudj et Aïn Moro. Très beaux sont ces monts situés au nord de Sétif ; ils se caractérisent par leurs arbres fruitiers. Même impression avec ces étendues céréalières des hautes plaines du Sud et ces terres reboisées en pin d'Alep. Mais cela ne peut cacher certaines défaillances en matière d'hygiène et de protection de l'environnement. Le premier cas à soulever ce sont ces cités dites «dortoir» où les conditions d'hygiène incitent à actionner la sonnette d'alarme. Ajouter à cela le manque d'éclairage public des réseaux d'AEP et d'assainissement qui sont en grande partie vétustes ou mal installés et qui éclatent à tout moment, la prolifération des moustiques, des mouches, des rats, des chats et des chiens. Le second point noir est le nombre important de décharges. Les gens continuent à jeter leurs ordures anarchiquement, s'exposant ainsi à un risque de propagation de maladies diverses. Le troisième cas a trait au traitement des eaux usées. En effet, à l'instar des autres wilayas, Sétif a été dotée d'un important tissu industriel qui utilise l'eau en abondance, mais ce qui est anormal c'est que la plupart des unités industrielles disposent de stations d'épuration qui sont soit défectueuses soit mal conçues. Ainsi, les eaux sont traitées partiellement ou pas du tout. plusieurs éléments chimiques, du sang d'abattage, des huiles et de la boue toxique, pour ne citer que ceux-là sont ainsi draînés vers les oueds et constituent un véritable danger pour la santé de la population. L'eau est aussi polluée par l'utilisation irrationnelle et inconsidérée des pesticides. Des fertilisants et des engrais chimiques dans l'agriculture, causant ainsi des dégâts importants à la faune, à la flore et à la nappe phréatique. Heureusement, on n'en est pas encore là. Cependant, il est impératif de prendre en charge sérieusement ces stations d'épuration en imposant le traitement des eaux usées. C'est là un bref aperçu sur la beauté d'une wilaya et les facteurs nuisibles qui peuvent lui porter atteinte et pour lesquels des mesures doivent être prises dans l'immédiat afin de préserver ce patrimoine naturel. Il faut ajouter également que la contribution du citoyen reste indispensable et impérative car c'est en unissant tous les efforts par le biais des comités de quartier et des associations qu'on arrivera à créer un environnement sain.