La quatrième et la plus risquée des manifestations en France, n'a pas été couverte une nouvelle fois par les médias algériens. Aucune chaîne de télévision algérienne ne s'est faite l'écho des manifestations en France, alors qu'il existe plus de 6 millions de Français d'origine algérienne. Aucune chaîne locale ni les chaînes d'info et même les chaînes publiques n'ont daigné faire une couverture sur ce qui se passe en France. Toutes les caméras des télévisions du monde sont braquées sur les Champs Elysées et la manifestation des Gilets jaunes. En France, les médias français sont branchés H24 sur les événements de Paris. Mais tous les médias ne sont pas les mieux appréciés par les Gilets jaunes. C'est le cas de BFM TV, la chaîne d'information la plus regardée de France qui cristallise le ressentiment de certains Gilets jaunes. Pour ce faire, les journalistes et techniciens de la chaîne ont mis les grands moyens. Chaque journaliste sur le terrain est accompagné d'un agent de sécurité. Cet agent est à même d'évaluer la dangerosité de la situation et d'intervenir en cas d'agression sur le journaliste. Après trois semaines de couverture du mouvement, les équipes sont fatiguées et cela multiplie les risques. Mais elles sont toujours prêtes à suivre la journée qui s'annonce tendue. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel met en garde contre toute diffusion complaisante, déséquilibrée ou insuffisamment vérifiée d'images et de commentaires qui attiseraient les antagonismes et les oppositions». Dans son communiqué, le CSA «en appelle à la responsabilité, lourde et complexe, des médias audiovisuels». Attaché à la liberté d'informer, le CSA demande à chacun d'être attentif au respect du travail des journalistes et des équipes de reportage. Il souligne la nécessité de ne pas diffuser d'informations susceptibles de mettre en danger les forces de sécurité et la paix civile. Le régulateur délivre deux messages. L'un aux manifestants pour respecter le travail des journalistes. L'autre aux rédactions pour ne pas diffuser des images pouvant nuire aux forces de l'ordre. Un rappel de la procédure de mise en demeure infligée en janvier 2015 à certains médias pendant l'attentat contre Charlie Hebdo et la prise d'otages de l'Hyper Cacher. De leur côté, les médias étrangers présents en France, sont également menacés, c'est le cas notamment de la chaîne Russia Today. Le site d'information russe Sputnik, a fait état de menaces pour ses journalistes à Paris, suite aux débordements qu'a connus la capitale française ces trois dernières semaines. L'acte 3 des manifestations des Gilets jaunes a dégénéré samedi dernier en affrontements avec la police, au cours desquels plusieurs journalistes internationaux ont été victimes de blessures. Parmi eux, 12 journalistes de la chaîne de télévision RT, ce qui n'a pas échappé à l'attention du ministère russe des Affaires étrangères. [email protected]