Kylian Mbappé, Thilo Kehrer et leurs coéquipiers du PSG à l'entraînement Le Paris SG avait étrillé l'Etoile Rouge au match aller (6-1) et vient de battre le finaliste de la précédente Ligue des champions, Liverpool (2-1). Mais attention, les Serbes sont intraitables à Belgrade et la qualification n'est pas encore assurée, avant la dernière journée de C1 ce soir (21h). Une victoire ce soir au fameux «Marakana», aussi célèbre et bouillant que délabré, qualifierait à coup sûr le PSG pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Pas si anodin, au vu du groupe très relevé dans lequel l'avait versé le tirage au sort de la reine des compétitions européennes. Mais Naples a fait match nul en Serbie (0-0), et «Liverpool a perdu 2-0 là-bas», a rappelé le capitaine du PSG Thiago Silva. «Il faudra faire un match parfait pour se qualifier.» Car si Paris ne gagne pas, son avenir européen dépendra du résultat de Liverpool - Naples, qui se jouera dans le même temps à Anfield Road. Si une défaite des Reds ou un match nul ferait les affaires des hommes de Thomas Tuchel, une victoire de Liverpool couplée à une défaite du PSG reverserait ce dernier en Europa League. Une belle compétition, mais pas celle pour laquelle ses actionnaires qataris ont dépensé tant d'argent. D'autant que Paris reste en quête de revenus supplémentaires dans la perspective du fair-play financier de l'UEFA, qui lui vaut d'être sous le coup d'une enquête. Or la Ligue des champions est beaucoup plus lucrative que sa petite soeur européenne. Enfin, si Paris fait match nul et si Liverpool bat Naples, il y aura une égalité à trois entre ces clubs, alors tous à neuf points. Pour ne pas avoir à calculer, il s'agit donc de gagner. Bousculé par Naples (nuls 2-2 puis 1-1), battu en ouverture par Liverpool (3-2), le PSG a repris du poil de la bête lors de la 5e journée, face à des Reds quand même décevants. Et alors que son match programmé samedi contre Montpellier en championnat a été repoussé pour cause de «Gilets jaunes» en France, le club parisien a eu du temps pour se préparer à la confrontation en Serbie. Celle-ci se dispute toutefois dans un contexte particulier, donnant à ce match du coeur du mois de décembre un petit goût de traquenard. L'aller avait été entaché de soupçons de trucage de la part du club serbe, et une information judiciaire a été ouverte en France. Le club vainqueur de la Coupe des clubs champions 1991 s'est dit «scandalisé et dégoûté» par ces accusations. En outre, de brefs heurts entre supporters ont eu lieu en marge de ce match au Parc des Princes et le président de la Serbie Aleksandar Vucic avait stigmatisé «les bandits et hooligans qui ont attaqué les supporters de l'Etoile Rouge avec des bâtons». De quoi faire peser la menace d'un «match retour» entre fans, alors que les «Delije» (Les «Héros»), bouillants supporters du «Zvezda», sont connus pour leur violence, leurs liens avec le monde criminel et leur ultranationalisme? Le déplacement des quelque 500 supporters parisiens sera en tout cas très encadré et l'ambassade de France a appelé ses ressortissants à la prudence le jour du match. Les Parisiens aussi devront être prudents sur le terrain, 15 jours après avoir célébré leur victoire contre Liverpool avec ferveur. Car depuis le passage du club sous pavillon qatari, à l'été 2011, ils ont acquis saison après saison la réputation d'équipe friable mentalement, prompte à craquer sous la pression et dans un contexte hostile. Si un vrai-faux suspense a plané sur la présence de Neymar, très bon face à Liverpool, le Numéro dix star devrait sauf surprise bien tenir son rang en Serbie, tout comme l'intenable Kylian Mbappé.