Des signaux encourageants Les cours de l'or noir continuent d'être portés par la baisse de 1,2 million de barils par jour décidée le 8 décembre dernier par l'alliance Opep-non Opep. Un baril à 60 dollars dans les tout prochains jours? Oui c'est très possible! Et peut-être même dans les toutes prochaines heures. La probabilité est en tous les cas grande pour que cette barre symbolique soit atteinte, voire même dépassée. Tellement les prix du pétrole ont le vent en poupe et affichent une fougue insoupçonnée en ce début d'année. Hier, ils ont affiché, en cours d'échanges, une hausse consécutive en 2019. Vers 15h00 à Alger le baril de Brent de la mer du Nord qui sert de référence au pétrole algérien s'échangeait à 58,20 dollars enregistrant un gain de 1,20 dollars par rapport à la séance de clôture de la semaine passée qui s'est achevée le 4 janvier. Soit un gain de plus de cinq dollars depuis le début de la nouvelle année. Le baril de «light sweet crude», référence américaine du brut, avançait de son côté de 60 cents à 48, 56 dollars vers 15h30. Ce sursaut aussi inattendu que spectaculaire du baril n'est pas dû au fait du hasard. Les cours de l'or noir continuent d'être portés par la baisse de 1,2 million de barils par jour décidée le 8 décembre dernier par l'alliance Opep-non Opep. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses 11 alliés dont la Russie, ont conclu cet accord qui doit courir jusqu'à fin juin pour faire face à la vertigineuse chute des prix qui a vu le baril dégringoler de plus de 25 dollars après avoir atteint plus de 85 dollars au mois d'octobre. Cette initiative couplée à la baisse de l'offre saoudienne de plus de 400 000 barils par jour en décembre a servi de déclic au rebond du baril qui n'est vraisemblablement pas en position de refaire marche arrière. «C'est censé être l'année où l'Opep, en partenariat avec la Russie, s'empare du marché haussier en prouvant son engagement à réduire l'offre de 1,2 million de barils par jour au cours des six prochains mois, voire plus si nécessaire, afin de faire remonter les prix après la chute de 40% de l'an dernier» estime l'expert Barani Krishnan sur le site spécialisé Investing.com. Selon les statistiques dont dispose l'Opep, le marché doit s'équilibrer en ce début d'année. «Selon les chiffres dont nous disposons, nous avons un excédent d'environ 26 millions de barils, contre 340 millions de barils au début de 2017», avait déclaré le 23 décembre le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis lors de la 101ème session du Conseil ministériel de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) qui s'est tenu au Koweït. «Je pense que nous pouvons facilement nous accommoder de cet excédent et atteindre un marché équilibré en un ou deux mois, soit au cours du premier trimestre de l'année prochaine», a assuré Suhail al-Mazrouei, qui assure aussi la présidence du cartel. Dans le cas contraire, les 25 ont en effet prévenu qu'ils serreraient leurs vannes davantage si le marché ne venait pas à s'équilibrer pour permettre aux cours de rebondir à un niveau satisfaisant qui ne nuirait pas à leurs économies. «Les producteurs sont prêts à reconduire l'accord ou à augmenter les réductions si le marché ne réagit pas», avait affirmé le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis. Les cours de l'or noir ont bénéficié aussi de signaux encourageants pour la croissance mondiale en provenance de Chine et des Etats-Unis, à commencer par la reprise des négociations entre Pékin et Washington, annonciatrices d'un apaisement entre les deux grandes puissances. Ce qui doit donner davantage de vigueur au baril.