L'Organisation des pays exportateurs de pétrole n'exclut pas une nouvelle réduction de son offre si celle de 1,2 million de b/j décidée le 8 décembre s'avérait insuffisante pour faire rebondir les prix. Suspense. Le 8 décembre les pays producteurs Opep et non-Opep ont décidé de réduire leur production de 1,2 million de barils par jour. L'accord doit être actionné le 1er janvier 2019. Sera-t-il efficace pour stopper le plongeon des prix? Leur permettra-t-il de rebondir? Le président de l'Opep est optimiste. Le marché doit s'équilibrer en début d'année prochaine. Statistiques à l'appui. «Selon les chiffres dont nous disposons, nous avons un excédent d'environ 26 millions de barils, contre 340 millions de barils au début de 2017», a déclaré le 23 décembre le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis lors de la 101ème session du Conseil ministériel de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) qui se tient au Koweït. «Je pense que nous pouvons facilement nous accommoder de cet excédent et atteindre un marché équilibré en un ou deux mois, soit au cours du premier trimestre de l'année prochaine», a assuré Suhail al-Mazrouei, qui assure aussi la présidence du Cartel. La baisse de la production de 1,2 million par jour qui sera mise en oeuvre le premier janvier prochain sera appliquée durant tout le premier semestre de 2019. Les ministres de l'Energie des pays de l'Opep et leurs 11 alliés, dont la Russie, se retrouveront cependant en avril pour évaluer son impact sur le marché. Le président de l'Opep est toutefois convaincu que cette limitation de la production devrait s'avérer suffisante pour stopper «la chute des prix». Dans le cas contraire l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires hors Opep n'excluent pas une nouvelle réduction de leur offre si celle de 1,2 million de b/j décidée le 8 décembre s'avérait insuffisante pour faire rebondir les prix. «Les producteurs sont prêts à reconduire l'accord ou à augmenter les réductions si le marché ne réagit pas.» a affirmé le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis. Le ministre algérien de l'Energie, s'est lui aussi montré «confiant». Selon lui l'entrée en vigueur du tout récent accord Opep-non Opep aura des effets positifs sur le marché. Le marché ne semble pas tout avoir intégré ces déclarations optimistes. Hier vers 15h00 à Alger le baril de Brent de la mer du Nord lâchait 50 cents et pointait à 53,60 dollars. Le baril de «light sweet crude» cédait quant à lui 83 cents à 44,76 dollars. Pourquoi les cours de l'or noir persistent à rester dans le rouge? «Le marché est plutôt pessimiste et ignore les annonces de l'Opep, ce qui est assez typique, mais la production devrait reculer début 2019, particulièrement en Arabie saoudite», a expliqué Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. Une sentence impitoyable! Mais l'espoir demeure...