«La stratégie de ce parti est similaire à celle d'Ennahda de Rached Ghannouchi et le FJD marocain...» Le président du MSP, Abderrezak Makri semble se presser de se porter candidat à la présidentielle prochaine. Sans surprise, immédiatement après l'annonce du décret, qui convoquait le corps électoral, le bureau politique du MSP, a annoncé avoir «pris acte de la décision prise par le président de la République et s'engage à continuer à défendre son initiative du consensus national». Ce parti islamiste compte marquer sa présence lors de la présidentielle du 18 avril prochain. A travers un communiqué sanctionnant la réunion extraordinaire du bureau exécutif du parti suite à la convocation du corps électoral pour la présidentielle, le parti du défunt Nahnah compte aussi «saisir toutes les opportunités qui lui sont offertes, quelle que soit l'issue de la présidentielle d'avril 2019». Après avoir tiré un trait sur la transition pouvoir-opposition négociée, Makri arbore d'ores et déjà le costume d'un candidat à l'investiture suprême. Sans perdre du temps, le MSP bat le rappel de ses troupes en prévision de cette échéance avant même que son Conseil constitutionnel ne se réunisse les 25 et 26 janvier prochains pour se prononcer sur sa participation ou non à l'élection présidentielle. Makri a annoncé également «la réunion de ses structures locales et ses instances nationales pour préparer la présidentielle et entamer leur travail dès demain samedi 19 janvier». Tout en mobilisant ses troupes pour la présidentielle, le MSP déclare poursuivre le dialogue avec le pouvoir et l'opposition sur le consensus national. Dans un document interne adressé aux membres du conseil consultatif, révélé par le journal arabophone El-Khabar, Makri explique aux cadres de sa formation que sa démarche, préserve les intérêts de son parti. La stratégie du MSP vise à conquérir le Parlement à l'image du parti Ennahda tunisienne de Rached Ghannouchi et le parti de la justice et du développement marocain (PJD) qui appartient à la mouvance islamiste. Le président du MSP a mis l'échec de son initiative sur le compte du «réseau médiatique de l'ancien patron du DRS, des partis islamistes, qui ont refusé d'adhérer à l'option de report et le refus catégorique de l'armée». Les partis de l'opposition minés par leurs divisions et leurs luttes de leadership sont incapables de concurrencer le candidat de la majorité. Appelant solennellement à un report de l'élection présidentielle, au mois de novembre dernier, Abderrezak Makri semble avoir abandonné cette option en se lançant dans la course à la présidentielle.