Après l'avoir salué dans un premier temps, le MSP d'Abderezzak Makri change de position par rapport à l'appel lancé dernièrement par le président de TAJ, Amar Ghoul, pour la tenue d'une "conférence nationale inclusive" dans l'objectif de dégager un consensus. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau exécutif, rendu public hier, le MSP se démarque, en effet, de cette proposition, non sans accuser son auteur (Amar Ghoul) de s'approprier le travail et les efforts consentis, dans ce sens, par les partis de l'opposition. Le MSP a tenu à nier avoir été destinataire d'une invitation d'Amar Ghoul à participer à cette rencontre. "Ceux qui ont dit que le MSP aurait reçu une invitation pour participer à ce qui est appelé ‘conférence du consensus national' ont tout faux !", a asséné le MSP, avant de tomber à bras raccourcis sur Amar Ghoul, sans même le nommer. Il l'accuse ouvertement de "détournement" du travail des partis de l'opposition. "Le comportement politique adopté par cette partie, (Amar Ghoul, ndlr), au dernier quart d'heure, est un détournement des efforts consentis par l'opposition", dénonce le MSP, en regrettant que ce comportement ait "grandement torpillé" le climat du consensus qui, selon lui, aurait commencé à se construire ces derniers temps. Cela n'empêche pas pour autant le MSP de rester attaché à sa propre initiative pour le "consensus national", lancée l'été dernier. Un projet politique qu'il compte, désormais, concrétiser à travers le report de l'élection présidentielle de 2019 auquel il persiste à appeler. Ainsi, le rejet de cette proposition, exprimé par quasiment l'ensemble de la classe politique, ne semble pas le décourager outre mesure. Le report de la présidentielle, se défend le MSP, ne serait que le cheminement logique de son initiative pour le "consensus national". Pour que ce report soit productif, le MSP pose, néanmoins, quelques conditions. Il préconise, entre autres, que le report de la présidentielle soit "accepté et approuvé par l'ensemble des institutions de l'Etat après un dialogue entre l'ensemble des acteurs politiques du pouvoir et de l'opposition". Le report, ajoute le MSP, devrait, aussi, inclure une déclaration politique garantissant de profondes réformes politiques. Pour le MSP, le report ne doit pas signifier un nouveau mandat présidentiel et que des élections doivent être organisées dans un délai ne dépassant pas deux ans. Dans le cas où l'option du report de la présidentielle ne serait pas retenue ou le serait sans la prise en compte des conditions qu'il exige, le MSP se dit prêt à tous les scénarios possibles. Il est, néanmoins, sûr de "boycotter" la présidentielle dans le cas où le président Bouteflika déciderait de briguer un cinquième mandat. La position du MSP, affirme-t-on dans le même communiqué, sera définitivement tranchée dès la convocation du corps électoral. Farid Abdeladim