Le représentant du secrétaire général de l'ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, a condamné «l'attaque ignoble et criminelle contre les Casques Bleus» tchadiens dimanche dans le nord-est du Mali, confirmant qu'elle avait coûté la vie à huit Casques bleus. «Tôt ce matin, les Casques bleus de la Minusma à Aguelhok ont repoussé une attaque complexe lancée par des assaillants arrivés à bord de nombreux véhicules armés», a indiqué, hier, la mission de l'ONU dans un communiqué. «Les Casques bleus ont neutralisé nombres d'ennemis et ont poursuivi les assaillants dans leur déroute. Le bilan provisoire fait état de huit casques bleus tombés sur le théâtre des combats et plusieurs autres blessés. Les blessés ont été évacués dans les hôpitaux de la Minusma», selon le texte. «Cette attaque complexe et lâche illustre la détermination des terroristes à semer le chaos; elle exige une réponse robuste, immédiate et concertée de toutes les forces pour anéantir le péril du terrorisme au Sahel», a déclaré M. Annadif, cité dans le communiqué. Le représentant d'Antonio Guterres a «fermement condamné cette attaque ignoble et criminelle» et il présente ses condoléances aux familles des disparus, poursuit la Minusma, en soulignant que les attaques contre les Casques bleus pouvaient «constituer un crime de guerre». M. Annadif a également promis que la Minusma «ne laissera pas impunie cette barbarie». Le commandement de la force de la Minusma a pour sa part félicité les Casques bleus pour leur «action résolue et courageuse», qui a permis de «repousser les assaillants» et de les «pourchasser dans leur fuite», évoquant leur «bravoure» et saluant leur «riposte héroïque». Dans ce contexte, le chef de la majorité présidentielle malienne, Bocary Tréta et le leader de l'opposition parlementaire, Soumaïla Cissé, ont fait part lors d'une rencontre conjointe de leur volonté à engager un dialogue et à mettre en place une commission paritaire chargée de définir un cadre du travail en commun, ont rapporté dimanche des médias maliens. Le chef de l'opposition parlementaire et celui de la majorité présidentielle se sont rencontrés jeudi et vendredi derniers, ont ajouté les mêmes sources, précisant que c'est une «première» depuis la réélection d'Ibrahim Boubacar Keïta à la tête de l'Etat en septembre 2018. Soumaïla Cissé et Bocary Tréta ont affiché, lors de cette rencontre tenue en présence de leurs délégations, une «volonté de dialogue», ont ajouté les mêmes sources. Le président du PRM, Bocary Tréta, parti présidentiel et de la majorité, a évoqué la prochaine étape de ce dialogue politique.»Nous avons décidé de mettre en place une commission paritaire qui va rapidement nous faire une proposition de cadre du travail et qui va travailler à identifier les principaux défis qu'ensemble nous allons travailler à relever. Bien sûr en rapport avec toutes les forces politiques et sociales qui peuvent vraiment être concernées par cette démarche», a-t-il fait savoir. Réélu pour un second mandat de 5 ans, lors du deuxième tour de l'élection présidentielle du 12 août 2018, avec 67,16% des suffrages exprimés, contre 32,84% à son rival, l'ancien ministre des Finances, Soumaïla Cissé, le président Ibrahim Keita avait tendu lors de son investiture la main à toutes les forces politiques et acteurs de la société civile du pays afin de concrétiser l'Accord pour la paix et de réconciliation signé en 2015 à Alger. Le Mali doit tenir des élections législatives et locales, initialement prévues le 26 novembre 2018, mais qui ont été reportées pour la deuxième fois au mois d'avril prochain, par «souci de parachever le découpage territorial», ont expliqué les autorités gouvernementales.