Le chef de la majorité présidentielle malienne, Bocary Tréta, et le leader de l'opposition parlementaire, Soumaïla Cissé, ont fait part lors d'une rencontre conjointe de leur volonté à engager un dialogue et à mettre en place une commission paritaire chargée de définir un cadre de travail en commun, ont rapporté hier des médias maliens. Le chef de l'opposition parlementaire et celui de la majorité présidentielle se sont rencontrés jeudi et vendredi derniers, ont ajouté les mêmes sources, précisant que c'est une «première» depuis la réélection d'Ibrahim Boubacar Keïta à la tête de l'Etat en septembre 2018. Soumaïla Cissé et Bocary Tréta ont affiché, lors de cette rencontre tenue en présence de leurs délégations, une «volonté de dialogue», ont ajouté les mêmes sources. «Nous sommes un pays de dialogue. Nous sommes disponibles pour le dialogue. Je pense que nos amis du Rassemblement pour le Mali (RPM) et nous, sommes pour la vérité et pour que de vraies solutions puissent être trouvées à notre pays», a souligné, à cette occasion, le chef de l'opposition parlementaire de l'Union pour la République et la démocratie (l'URD)». Le président du PRM, Bocary Tréta, parti présidentiel et de la majorité, a évoqué, quant à lui, la prochaine étape de ce dialogue politique. «Nous avons décidé de mettre en place une commission paritaire qui va rapidement nous faire une proposition de cadre de travail et qui va œuvrer à identifier les principaux défis qu'ensemble nous allons travailler à relever. Bien sûr en rapport avec toutes les forces politiques et sociales qui peuvent vraiment être concernées par cette démarche», a-t-il fait savoir. Les entourages des deux formations politiques ont été invitées à poursuivre les discussions avec pour objectif d'approfondir le dialogue et d'entrevoir des démarches politiques communes, notamment dans la perspective des prochaines échéances électorales, a-t-on indiqué. Réélu pour un second mandat de 5 ans, lors du deuxième tour de l'élection présidentielle du 12 août 2018, avec 67,16% des suffrages exprimés, contre 32,84% à son rival, l'ancien ministre des Finances, Soumaïla Cissé, le Président Ibrahim Keita avait lors de son investiture tendu la main à toutes les forces politiques et acteurs de la société civile du pays afin de concrétiser l'Accord pour la paix et de réconciliation signé en 2015 à Alger. Le Mali devra tenir cette année des élections législatives et locales, initialement prévues le 26 novembre 2018, mais qui ont été reportées pour la deuxième fois au mois d'avril prochain, par «souci de parachever le découpage territorial», ont expliqué les autorités gouvernementales. L'opposition malienne avait également plaidé pour le report de ces élections, réclamant la mise en place de moyens et la poursuite des réformes pour l'organisation d'une élection «transparente et démocratique». Dans ce contexte, le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta a affirmé, le 14 janvier dernier, que «la stabilité et le développement du Mali dépendaient de la solidité des institutions», réitérant la volonté du gouvernement de s'engager dans la révision constitutionnelle et des réformes «décisives».