Plusieurs médias afghans ont rapporté jeudi que 16 membres d'une même famille, dont 10 enfants, avaient été tués dans le bombardement. La mission des Nations unies en Afghanistan a indiqué sur Twitter suivre de près «des informations crédibles faisant état de victimes». Le ministère afghan de la Défense a annoncé, hier, la formation d'une commission d'enquête, suite à des informations faisant état de 16 victimes civiles lors d'une frappe aérienne mercredi soir dans le sud de l'Afghanistan. Les forces afghanes, appuyées par leurs homologues américaines, menaient des opérations antiterroristes dans le district de Sangin tard, mercredi, lorsque s'est produit la frappe, ont indiqué le ministère et la mission de l'Otan en Afghanistan. «Selon certaines informations, des civils ont été tués ou blessés» au cours d'une opération «visant à éliminer les sanctuaires des terroristes dans le district de Sangin, dans le Helmand (sud)», a noté le ministère dans un communiqué. «Une délégation a été formée et chargée de mener une enquête sérieuse», ajoute-t-il. Plusieurs médias afghans ont rapporté jeudi que 16 membres d'une même famille, dont 10 enfants, avaient été tués dans le bombardement. La mission des Nations unies en Afghanistan a indiqué sur Twitter suivre de près «des informations crédibles faisant état de victimes civiles, dont des enfants, lors d'une opération aérienne dans le district de Sangin». Dans un communiqué, le gouverneur de la province, Mohammad Yasin, a dit pour sa part avoir «appris avec regret que plusieurs de nos concitoyens ont été tués ou blessés dans le district de Sangin», sans cependant avancer de bilan chiffré. «Selon les informations dont nous disposons, des frappes aériennes visant des caches ennemies ont également frappé une maison civile voisine, faisant des morts et des blessés parmi la population civile», selon lui. L'Otan a précisé que l'opération, qui court sur plusieurs jours, était toujours «en cours» et la question de potentielles «victimes non-combattantes en train d'être examinée». Les civils afghan paient un lourd tribut à la guerre opposant les forces armées aux talibans. Selon l'ONU, qui doit publier le mois prochain son décompte annuel, le nombre de civils afghans victimes de bombardements aériens entre janvier et octobre 2018 a atteint un record (313 morts, 336 blessés), soit une augmentation de 39% par rapport à 2017. Sur la même période, 2.798 civils ont été tués et 5.252 blessés. D'après ce rapport, les talibans sont responsables d'environ la moitié des pertes civiles, les autres décès étant imputés au groupe terroristes autoproclamé «Etat islamique» (Daesh/EI) et aux frappes de la coalition.