Mouad Bouchareb Avec sa décision de reporter le congrès extraordinaire pour l'après-présidentielle, Mouad Bouchareb appelle ses soldats à se mettre en ordre de bataille et n'attend plus que le coup de sifflet pour entrer dans la course. Ses instances gelées, dissoutes et inactives, le Front de Libération nationale (FLN), le mastodonte de l'Alliance présidentielle a annoncé la date de la tenue de son prochain congrès extraordinaire pour l'après-élection présidentielle. L'Instance dirigée par Mouad Bouchareb a affirmé, hier, qu'«à l'issue de larges concertations, les membres ont décidé le report de la tenue du congrès extraordinaire du parti, après l'élection présidentielle» précisant que cette décision se justifie par le fait que l'échéance électorale «constitue actuellement une priorité pour le parti». Que faut-il comprendre d'une telle déclaration? à savoir que le FLN, la plus grande force politique du pays se prépare pour une élection présidentielle est tout à fait normal, mais lorsqu'on rappelle que le vieux parti n'a pas officiellement encore son candidat, là ça pousse à se poser des questions. Abdelaziz Bouteflika, le président et candidat du FLN, ne s'est pas encore prononcé sur sa participation ou non au prochain scrutin. Est-ce que les membres de l'Instance dirigeante du vieux parti ont eu vent d'une intention non encore exprimée? Ou est-ce juste une précaution prise afin de se tenir prêts à toute éventualité? Que fera le FLN si le président Bouteflika décide de ne pas briguer un nouveau mandat? A-t-il dans sa sacoche un candidat-surprise? très peu probable si l'on rappelle que le parti qui a formalisé, en novembre 2018, son soutien au président de la République, dans une coalition avec le RND, MPA et TAJ, n'a jamais cessé de soutenir le chef de l'Etat et à l'appeler à «poursuivre son oeuvre». Le dernier appel en date a été lancé par Mouad Bouchareb qui avait affirmé fin décembre dernier «la prochaine étape, c'est la présidentielle, nous n'avons pas autre chose. Vous connaissez bien le président Bouteflika. Il décidera quand il le voudra. Nous ne faisons pas dans la surenchère et vous connaissez la position du FLN vis-à-vis du président du parti: il n'y a aucune voix au-dessus de celle du président de la République. Il se peut que certains demandent au président de se porter candidat ou que d'autres aient des ambitions différentes, mais le FLN est et restera avec le président Bouteflika» et d'insister: «Le FLN n'envisage pas une autre candidature que celle du Président Bouteflika.» Ça a le mérite d'être clair. Et avec sa décision de reporter le congrès extraordinaire pour l'après-présidentielle, Mouad Bouchareb appelle ses soldats à se mettre en ordre de bataille et n'attend plus que le coup de sifflet pour entrer dans la course. Concernant maintenant la décision du report de la tenue du congrès extraordinaire du FLN, elle a été expliquée par l'un des dirigeants de l'Instance à savoir Saïd Lakhdari. Ce dernier relève que «la préparation du congrès extraordinaire d'un parti de l'envergure du FLN, exige des capacités matérielles et humaines, ainsi que suffisamment de temps». Et d'ajouter que «l'Instance dirigeante a préféré préparer convenablement ce rendez-vous important, car elle mise sur l'organisation d'un congrès fédérateur et à la hauteur de la réputation du parti». Dans ce contexte, Mouad Bouchareb poursuit la tenue de rencontres bilatérales avec d'anciens dirigeants du parti. Sa dernière rencontre était avec l'ancien dirigeant et l'actuel ambassadeur d'Algérie à Tunis, Abdelkader Hadjar. Lors de cette rencontre, Bouchareb avait affirmé que «le parti est en passe de se préparer pour la présidentielle, d'autant qu'il jouit d'une grande expérience dans la gestion des élections».