Dix membres des forces progouvernementales yéménites ont été tués dans la province de Hodeïda (ouest) depuis l'entrée en vigueur d'une trêve la semaine dernière, a affirmé mardi un responsable de la coalition militaire sous commandement saoudien qui soutient ces forces. Les rebelles qui contrôlent de vastes pans du Yémen, dont la capitale Sanaa et le port de Hodeïda, et le camp progouvernemental se sont accusés mutuellement ces derniers jours d'avoir violé le cessez-le-feu mis en place après des pourparlers en Suède. Le responsable de la coalition a affirmé que celle-ci n'avait «pas effectué de raids aériens ni de tirs d'artillerie depuis le début du cessez-le-feu». Le chef des observateurs civils de l'ONU, le Néerlandais Patrick Cammaert, devait présider hier, selon l'ONU, la première réunion du comité mixte (rebelles-gouvernement) chargé de mettre en oeuvre la trêve, mais aussi le retrait des combattants des ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa, dans la même province., conformément aux discussions de Stockholm la semaine dernière, sanctionnées par un accord sur un cessez-le-feu entre les deux parties qui ont convenu, en outre, d'un échange réciproque de 15 000 prisonniers dont les modalités sont encore sur la table de négociation. Depuis son arrivée au Yémen samedi, M. Cammaert a appelé aussi bien les Houthis que le camp progouvernemental à respecter la trêve. Le responsable de la coalition sous commandement saoudien a affirmé que cette dernière «se réjouissait de soutenir les efforts» du chef des observateurs de l'ONU. Mais «s'il ne réussit pas, nous nous réservons le droit de relancer notre offensive pour libérer la ville» de Hodeïda, a-t-il mis en garde. Les forces progouvernementales et la coalition avaient lancé en juin une offensive pour reprendre aux Houthis cette ville devenue un enjeu stratégique de la guerre au Yémen. Le conflit dans ce pays a fait au moins 10.000 morts depuis 2015 et provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon les Nations unies.