Les Nations unies ont salué hier la décision du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi de payer les salaires des fonctionnaires à Hodeïda, ville sous contrôle rebelle. La première réunion conjointe du Comité de coordination du redéploiement (RCC), chargé de superviser le cessez-le-feu à Hodeïda, au Yémen, a eu lieu mercredi dans cette ville portuaire, selon un communiqué publié jeudi par l'ONU.»Les deux parties se sont efforcées de nettoyer les terrains minés afin de permettre aux représentants du gouvernement du Yémen au sein du RCC de franchir la ligne de front et de participer à la réunion», a déclaré le bureau du porte-parole du Secrétaire général lors d'un point de presse à New York. Les deux parties ont reconnu que cette première réunion conjointe du Comité constituait un «moment historique». Ils ont réaffirmé leur détermination à mettre en oeuvre l'accord de Stockholm conclu plus tôt en décembre sous l'égide de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths. L'accord conclu en Suède à l'issue des premiers pourparlers entre les parties belligérantes en plus de deux ans, prévoit un cessez-le-feu dans la ville portuaire d'Hodeïda par où transite près de 80% de la nourriture, de l'aide médicale et carburant du Yémen. La trêve est entrée en vigueur le 18 décembre. Dans une résolution adoptée le 21 décembre, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont autorisé le secrétaire général à établir et à déployer, «pour une période initiale de 30 jours», une équipe préparatoire de suivi sur le terrain, pour appuyer et faciliter la mise en oeuvre immédiate de l'accord de Stockholm. L'équipe est dirigée par le général Patrick Cammaert qui est arrivé à Hodeïda dimanche dernier. Par ailleurs, les Nations unies ont salué hier la décision du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi de payer les salaires des fonctionnaires à Hodeïda, ville de l'ouest du pays sous contrôle rebelle. Un cessez-le feu sous l'égide de l'ONU est entré en vigueur le 18 décembre dans cette ville portuaire par où transite l'essentiel de l'aide humanitaire au Yémen. Pour consolider cette trêve encore fragile, des observateurs de l'ONU dirigés par le général néerlandais à la retraite Patrick Cammaert, se trouvent depuis dimanche à Hodeïda. Le président Hadi a ordonné jeudi à son gouvernement de «payer les salaires de tous les fonctionnaires dans la province de Hodeida, à partir de décembre», selon l'agence de presse Saba. «La décision du président Hadi est un pas important pour améliorer l'économie du pays et atténuer les souffrances du peuple yéménite», a indiqué le bureau de l'émissaire de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths. «L'émissaire spécial espère que d'autres pas suivront dans cette direction», a-t-il ajouté. Le gouverneur adjoint de la Banque centrale du Yémen Shokeib Hobeishy avait indiqué mi-décembre que celle-ci attendait une injection de trois milliards de dollars de la part du Koweït et des Emirats arabes unis. Ces dépôts, s'ils se confirment, devront s'ajouter à 2,2 milliards de dollars de fonds injectés par l'Arabie saoudite pour enrayer une chute du riyal yéménite et revitaliser l'économie ruinée par la guerre. Plus d'un million de fonctionnaires n'ont pas perçu de salaire depuis que le président Hadi a décidé en 2016 de transférer à Aden le siège de la Banque centrale qui était basé dans la capitale Sanaa, tombée aux mains des rebelles Houthis. Le riyal yéménite a perdu plus des deux tiers de sa valeur par rapport au dollar depuis 2015, année du début de l'intervention l'Arabie saoudite, qui mène une coalition militaire en soutien au gouvernement yéménite dans son combat contre les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran.