Les regards seront dirigés aujourd'hui sur la Kabylie, où se dérouleront pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie indépendante, des élections partielles. Après plusieurs reports, et autant de polémiques, la classe politique, avec ses différentes tendances, a décidé presque à l'unanimité, de prendre part à ce rendez-vous, qui a soulevé autant la controverse que la convoitise. La mobilisation a été totale jusqu'à ces dernières heures. C'est ce que nous avons constaté hier, durant la tournée effectuée au niveau des sièges des partis. Le FFS a tenu dans l'après-midi d'hier, la réunion de son secrétariat national. C‘est aussi la dernière rencontre de coordination avant le scrutin. Si au siège du plus vieux parti de l'opposition, l'ambiance paraissait très calme, il n'en demeure pas moins que tout le monde ici était à pied d'oeuvre pour apporter les dernières retouches et ficeler les derniers détails de cette journée. L'optimisme battait son plein parmi les militants. Un sondage interne fait même état d'une victoire, presque absolue, en raflant plus d'une trentaine de localités à Béjaïa et une quarantaine à Tizi-Ouzou. Le même sondage classe le FLN en deuxième position, suivi du RND. Le FFS sera présent dans tous les bureaux de vote, avec des réseaux de communication très larges lui permettant de freiner les tentatives de fraude. Par ailleurs, on nous a signalé hier «qu'aucune coordination n'est faite avec le RCD que ce soit au niveau de la base, encore moins au sommet». Le FLN présent dans les 67 communes de Tizi- Ouzou et les 46 communes de Béjaïa, se place comme l'alternative politique. Sediki, le superviseur de la région de Tizi Ouzou ne cache pas l'ambition de son parti à devenir, à la faveur de ce scrutin, «la première force politique dans la région». Les cadres du parti, députés, ministres, membres du secrétariat national ont été tous mobilisés pour défendre les chances de l'ex-parti unique. Le FLN refuse de parler de fraude. «Aucun incident n'a été enregistré durant la campagne électorale, ce qui est à notre sens un signal fort de la part de l'administration». «La campagne s'est déroulée dans le calme, et la population s'est montrée fortement à l'écoute de programmes présentés par les candidats du FLN». L'autre avantage du FLN: «Nous avons opté pour des candidats jeunes, pour la plupart intellectuels qui ont une bonne crédibilité auprès des populations de ces localités». Le RND croit fort en les chances de ses candidats. «Nous avons constaté un ras-le-bol de la population après la gestion catastrophique des communes, y compris en Kabylie», précise un membre du secrétariat national. Le FFS aussi se présente comme l'alternative.La formation de Saïd Sadi se prépare «avec sérénité» à se redéployer dans une région qu'il a désertée pendant quelques années mais demeure «très vigilante» quant aux tentatives «de fraude programmée par le pouvoir». Le MSP, présent dans 6 communes à Tizi Ouzou et 5 à Béjaïa critique certains partis qui font dans l'alarmisme et affirme qu'«à travers cette participation son parti prépare la base pour les élections de 2007».