C'est cela en fait l'envers du décor de cette bruyante agitation contre le retrait des “indus élus” . Se prévaloir de la loi au mépris de la volonté populaire revient exactement au même résultat que de se cacher derrière le peuple pour piétiner la loi. Les élections locales et partielles annoncées par les autorités ont réveillé nombre d'états-majors en apnée depuis le 8 avril. Partis de la coalition et d'opposition tiennent là une opportunité d'en découdre avec leurs adversaires et pour certains de solder quelques comptes. Au sein des différentes tendances du mouvement citoyen également, le sujet ravive les inimitiés. Il faut dire que seul l'attrait du siège national ou local peut secouer la torpeur partisane. Il se dit même que la confection des listes électorales a déjà commencé chez certains. Quelques rumeurs bien tournées, comme celle qui présente l'éventuel parrainage de candidatures par les archs comme une totale hérésie politique, achèvent de nous replonger dans la suffocante ambiance électorale. D'autant que les choses s'annoncent plutôt difficiles et pour le gouvernement et pour les partis. Organiser des partielles, tardives, pour un mandat de deux ans et dans plusieurs communes du pays suppose un travail de négociations serrées et secrètes, bien entendu, en tout cas assez complexes parce qu'il s'agit cette fois de réussir ce scrutin et du coup d'en finir quasiment avec ce que l'on appelle la crise de Kabylie. Il faut donc “un intéressement” de toutes les parties dans cette opération. Si pour le mouvement citoyen, la victoire politique et psychologique est à portée de main, les autres acteurs ont besoin qui de réhabilitation aux yeux de la population, qui d'une légitimité avidement recherchée. La revendication des législatives anticipées prend d'ailleurs de plus en plus de place dans les discours partisans. Un mandat de député est malgré tout plus gratifiant que la lourde charge d'élu local dans les communes livrées à elles-mêmes depuis presque trois ans. C'est cela en fait l'envers du décor de cette bruyante agitation contre le retrait des “indus élus” . Se prévaloir de la loi au mépris de la volonté populaire revient exactement au même résultat que de se cacher derrière le peuple pour piétiner la loi. Comme si l'un n'était ou ne devrait pas être la source de l'autre. C'est toute l'histoire de la crise de Kabylie, c'est aussi toute l'histoire de l'Algérie indépendante. G. K.