Des efforts de l'Opep pour faire rebondir les prix «L'Opep est souveraine et pourrait décider d'une nouvelle coupe dans sa production», a déclaré hier le ministre de l'Energie Mustapha Guitouni, en marge d'une réunion de la Commission africaine de l'énergie nucléaire. Les prix tardent à rebondir significativement. Il est question de les voir autour des 80 dollars, voire plus. L'on est encore loin du compte. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole, à commencer par son chef de file, ne lâchent donc pas la pression pour que soit atteinte cette cible. L'Algérie vient en effet d'annoncer une très probable nouvelle réduction de l'offre de l'Opep. La décision sera prise lors de sa prochaine réunion ministérielle, prévue en avril prochain à Vienne, afin de soutenir les prix. «Depuis notre dernière décision de décembre 2018, les prix se stabilisent. Ils se situent dans une fourchette allant entre 60 et 64 dollars le baril. L'Opep est souveraine et pourrait décider d'une nouvelle coupe dans sa production», a déclaré hier le ministre de l'Energie Mustapha Guitouni, en marge d'une réunion de la Commission africaine de l'énergie nucléaire (Afcone). La question sera tranchée lors de la 13ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi de l'accord Opep-non Opep qui se tiendra le 18 mars prochain à Bakou (Azerbaïdjan). «Pour l'instant, rien n'est décidé. Tout sera revu avec des commissions de chaque pays, qui sont en train de travailler actuellement sur le comportement du marché, les besoins et le développement des industries qui connaissent un certain ralentissement», a précisé le successeur de Noureddine Boutarfa. En attendant ces rendez-vous, les statistiques indiquées font état d'un effort considérable pour que soit respecté l'accord de la baisse de production de 1,2 million de barils/jour, de l'alliance Opep-non Opep, conclu le 8 décembre 2018, entré en action depuis le 1er janvier 2019. Quel est l'état des lieux? Selon des sources secondaires citées par l'Organisation, dans son rapport mensuel, l'Opep a encore fortement réduit sa production en janvier, avec un effort marqué de l'Arabie saoudite. La production totale de l'Organisation a atteint 30,81 millions de barils par jour le mois dernier, soit 797 000 barils par jour de moins qu'en décembre, alors que son leader, le Royaume wahhabite, a encore fortement contribué à l'effort de limitation de la production, en pompant 350 000 barils par jour de moins qu'en décembre. L'Opep a, par contre, revu légèrement à la baisse la croissance de la demande. Elle est désormais attendue à 1,24 million de barils par jour contre 1,29 million de barils par jour auparavant pour atteindre une demande moyenne de 1 million de barils par jour cette année. Quelle est la cause de ce ralentissement? Les tensions commerciales, la substitution au pétrole d'autres énergies (notamment le gaz), ou encore les programmes de subventions ou d'économies d'énergie, notamment dans le secteur des transports, sont mis en exergue. Les cours de l'or noir semblaient, de leur côté, avoir retrouvé leur verve. Hier, vers 16h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord, référence pour le pétrole algérien, s'échangeait à 63,16 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres, enregistrant un bond de 1,65 dollar par rapport à la veille. Le marché a probablement été à l'écoute des déclarations algériennes et des efforts de l'Opep pour faire rebondir les prix.