Un fin connaisseur des arcanes de la diplomatie «Il a été chef de la diplomatie algérienne de 2013 à 2015, puis ministre d'Etat, ministre des AE et de la Coopération internationale de 2015 à 2017.» L'ancien chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, revient par la porte du conseiller à la Présidence. En effet, il a été nommé ce jeudi «conseiller diplomatique du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avec rang de ministre d'Etat», a annoncé un communiqué de la présidence de la République. Depuis son départ du gouvernement lors d'un remaniement opéré à l'issue des élections législatives de 2017, Lamamra s'est consacré à ses missions à l'international. Il a occupé plusieurs postes à l'étranger et au sein de plusieurs instances régionales et internationales. Eminent diplomate et fin connaisseur du continent africain, il avait intégré le Haut comité de l'ONU chargé de la médiation internationale, puis avait été nommé fin 2017 Haut représentant de l'UA pour «Faire taire les armes en Afrique». Il a dirigé une mission d'observateurs de l'UA lors de la présidentielle à Madagascar en 2018.Il est depuis juillet 2018, membre du Conseil d'administration de l'ONG International Crisis Group (ICG), basée à Bruxelles. Cette nomination intervient à près de deux mois de l'élection présidentielle du 18 avril. On ne sait pas pour l'heure s'il n'a pas encore quitté ses fonctions internationales, participera à l'animation de la campagne électorale pour le compte du président sortant. D'après le site TSA, citant des sources proches du ministre, il participera, le 22 février, au Conseil consultatif de haut niveau sur la médiation internationale dont il est membre à titre personnel. La même source indique qu' «il s'associera le 27 février à Antonio Guterres et Moussa Faki Mahamat pour la séance spéciale que le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé de consacrer au projet tendant à faire taire les armes en Afrique dont le diplomate algérien assure la conduite en tant que Haut représentant de l'Union africaine». Agé de 67 ans, M. Lamanra, diplômé de l'Ecole nationale d'administration (ENA), avait entamé sa longue carrière diplomatique en 1976. Il a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères de 2013 à 2015, puis ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de 2015 à 2017.Il a été également commissaire à la Paix et à la Sécurité (CPS) de l'Union africaine entre 2008 et 2013 et secrétaire général du ministère des Affaires étrangères entre 2005 et 2007. Il a joué un rôle actif lors de médiations sur le continent africain et dans la région du Sahel, notamment au Mali. A titre de rappel, Alger avait abrité en 2015 les négociations entre le gouvernement malien et les mouvements rebelles indépendantistes, qui ont abouti à un accord de cessez-le-feu. Avec le Premier ministre et plusieurs autres ministres, il avait été remercié et quitté l'Exécutif lors d'un remaniement opéré à l'issue des élections législatives de mai 2017. Durant sa longue carrière diplomatique, il a aussi été ambassadeur d'Algérie dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis, Djibouti et l'Ethiopie. Le magazine Jeune Afrique l'a classé en 2018 parmi les «50 Africains les plus influents». Depuis le décès, fin 2014, de Abdelatif Rahal, le président Bouteflika n'avait plus de conseiller diplomatique.