Certaines familles ont été relogeés, d'autres devront attendre Recasées depuis plus de quatre ans au camp de toile de Saket par l'APC de Béjaïa, les quelque 57 familles qui attendaient un geste du ministre de l'Habitat en visite jeudi dernier à Béjaïa n'ont même pas eu droit de cité. Ces oubliées des responsables locaux et du ministre de tutelle doivent encore attendre des jours meilleurs, qui viendront certainement, mais quand? Personne n'est en mesure de répondre. Mais les rumeurs qui circulent quant à la cession de ce terrain relevant des domaines, au profit d'un privé, pour la réalisation d'un site touristique risque d'accélérer les choses et d'ouvrir grande la voie du règlement de la situation de ces familles qui n'ont que trop enduré cette situation dans un environnement hostile fait d'un froid terrible et de conditions sécuritaires qui laissent à désirer.Recasées provisoirement par l'Assemblée populaire communale de Béjaïa, dirigée alors par le Front de Libération nationale, la cinquantaine de familles a été abandonnée à son sort, en dépit des alertes souvent exprimées par ces familles démunies. Des rassemblements de protestation devant le siège de la wilaya ont été initiés maintes fois, mais sans résultats. Aujourd'hui, ces familles sont toujours là, accrochées à un hypothétique espoir d'un geste des autorités qui pourtant, sont très au fait de la réalité locale, une réalité faite de conditions de vie des plus élémentaires et d'une sécurité faite souvent d'agressions nocturnes, loin d'émouvoir les autorités locales en charge de la situation.«Nous voulons être relogées en urgence dans des logements sociaux», rappellaient-elles encore hier. Un slogan maintes fois répété autant de vive voix que sur des banderoles brandies à chaque manifestation devant le siège de la wilaya, un slogan qui en dit long sur le calvaire de ces laissés-pour-compte, auteurs de plusieurs manifestations devant le siège de l'APC, de la daïra et de la wilaya de Béjaïa. Reçues à chaque fois par les autorités avec au bout, des promesses de relogement qui n'ont jamais été tenues. Jeudi dernier, ces familles attendaient un signe des pouvoirs publics, mais en vain. Le ministre est reparti, les laissant sur leur faim.Du coup, c'est la suite des péripéties qui va continuer. Rappelons qu'il y a quelques mois, un grave incident a secoué le camp de recasement de Saket, interpellant encore une fois les autorités locales pour agir au plus vite avant que l'irréparable ne survienne. Un homme avait fait irruption au logis de fortune d'une femme de 46 ans recasée seule, qu'il avait violée sur le champ, avant de l'agresser pour l'empêcher d'alerter les voisins. Il s'était emparé de son téléphone portable avant de prendre la fuite. Ce n'était pas la première fois qu'une agression du même genre se produisait dans ce camp de toile de Saket, où vivent en situation précaire et dans une insécurité totale, pas moins de 50 familles sans domicile fixe. L'année dernière, un individu connu pour son état de déséquilibré mental s'en est pris à une dame et ses quatre filles les menaçant de mort, avant de les priver d'une bouteille de gaz et de leurs vêtements. A Béjaïa, il existe quatre camps de recasement, sans compter des cas de familles recasées un peu partout dans la ville. Les conditions de vie des familles rapportées de-ci de-là n'ont de valeur que celle d'éliminer tous ces sites qui dénaturent la ville de Béjaïa et mettent en péril la vie des gens. Des bidonvilles qui doivent nécessairement être éradiqués. Il y va de l'image de Béjaïa, ville touristique, mais également de la sécurité de ses habitants, car c'est dans ces lieux que naissent les fléaux sociaux de tous genres, avant de se propager aux quatre coins de la ville. Drogue, prostitution, agressions, vols, autant de fléaux que l'on peut commencer à combattre en éradiquant leurs terrains de prolifération. Le nombre important de familles recasées et de demandeurs de logements sociaux s'ajoute au retard enregistré dans la réalisation des programmes de logements. Situation paradoxale en somme. L'on citera la cité Soumari, la base Enpros, l'Edimco et Saket, pour ne citer que ceux-là. Plus de 250 familles vivent dans des conditions peu enviables. Toutes ces familles n'ont pas été au programme de la visite. Elles ont toutes été oubliées. Jusqu'à quand?