Le nombre important de familles recasées et de demandeurs de logements sociaux s'ajoute au retard enregistré dans la réalisation des programmes de logements. Situation paradoxale à Béjaïa. Alors que la commune compte plus de 11 000 unités, une offre dépassant de loin la demande, la crise du logement est toujours là pour rappeler l'impératif d'agir sur ce secteur névralgique afin d'accélérer d'abord la réalisation des logements, mais aussi de reloger dans les plus brefs délais les familles prioritaires. Toutes les familles recasées dans les différents sites concernés de la commune seront relogées et les sites en question seront par conséquent fermés, c'est la déclaration substantielle faite sur la chaîne de télévision Ennahar par le maire de Béjaïa, acculé par les recasés et les demandeurs de logements. Une simple déclaration d'intention car dans les faits, le relogement dépend de la commission de la daïra, dont il n'est tout simplement qu'un membre parmi d'autres. Mais la pression est là. Elle pèse lourdement sur l'autorité communale. Ce qui a fait sortir de sa réserve le maire de la ville annonçant sur le même média que des listes de bénéficiaires seront rendues publiques avec leurs photos et toute personne ayant des doutes sur le mérite des uns et des autres est invitée à présenter son recours. La priorité sera donnée aux familles recasées, a-t-il déclaré. Une autre bonne intention, qui n'a de mérite que celui de rendre espoir aux centaines de familles qui, depuis des années, attendent d'être relogées dignement. Outre les demandes régulières des citoyens, la commune de Béjaïa compte plusieurs sites de recasement. On citera la cité Soumari, la base Enpros, l'Edimco er Saket, pour ne citer que ceux-là. Plus de 250 familles vivent dans des conditions peu enviables. Mais dans le camp de toile de Saket, l'insécurité s'invite souvent pour aggraver davantage le quotidien des occupants, victimes parfois d'agression et de vols. Béjaïa compte plus de 11 000 logements sociaux en voie de réalisation. Une dotation en mesure de répondre aux attentes et satisfaire tous les besoins exprimés, mais la réalisation traîne et l'attente se fait pressante. Les informations qui nous parviennent, notamment du camp de toile de Saket sont de nature à accélérer la cadence du relogement. Le camp de toile communal réservé pour le recasement de pas moins de 32 familles sans domicile fixe, fait de nouveau parler de lui. Dans la nuit de lundi à mardi, un individu connu pour son état de déséquilibré, s'en est pris à une dame et ses quatre jeunes filles, les menaçant de mort avant de les priver d'une bouteille de gaz et de leurs vêtements. N'était-ce l'intervention des voisins, la victime et ses quatre filles, dont l'une est âgée de 16 ans, auraient été violées, voire assassinées, tant l'individu était dans un état second, inconscient de ses gestes et faits. La victime demeurait hier encore sous le choc en se rendant à la gendarmerie, puis à la mairie de la ville pour une intervention immédiate. L'individu recasé dans le même camp en qualité de célibataire sème la terreur, racontent les voisins. Il n'est pas à son premier acte. Très souvent, il se fait auteur de vols des maisons de fortune. Les plaintes déposées à son encontre s'avèrent inutiles puisque l'individu est immédiatement remis en liberté pour des raisons sanitaires. Une ritournelle qui semble le renforcer pour s'adonner à des actes en toute impunité. La situation rend nécessaire et urgent, jugent ses colocataires, sa délocalisation vers un autre endroit de recasement afin de permettre aux familles de patienter en toute sécuritaire l'octroi d'un abri digne qui n'arrive toujours pas car l'attente dure depuis plus de deux ans. A Béjaïa, il existe quatre camps de recasement sans compter des cas de familles recasées un peu partout dans la ville. Cet acte d'agression a eu lieu au lendemain de l'intervention du président de l'APC sur une chaîne de télévision s'engageant à attribuer en priorité et dans les plus brefs délais un logement neuf à toutes les familles recasées. Mais en attendant, la situation fait craindre le pire, notamment au camp de Saket situé à environ 25 kilomètres du chef-lieu et de la brigade de gendarmerie en charge du secteur. Un massacre peut aisément se produire avant que les gendarmes n'arrivent sur les lieux. C'est dire toute la complexité de l'équation posée par ces familles qui vivent chaque seconde avec la peur au ventre. L'incident d'avant-hier n'est pas le premier du genre. Très souvent ce camp de recasement, à l'origine un camp de toile pour vacances, a défrayé la chronique locale par des incidents du genre qui peuvent conduire à des situations irréparables. De quoi inciter les pouvoirs publics à l'action. Une action qui n'aura de valeur que celle d'éliminer tous ces sites qui dénaturent la ville de Béjaïa. Des bidonvilles qui doivent nécessairement être éradiqués. Il y va de l'image de Béjaïa, ville touristique, mais également de la sécurité de ses habitants car c'est dans ces lieux que naissent les fléaux sociaux de tous genres avant de se propager aux quatre coins de la ville. Drogue, prostitution, agression, vols, autant de fléaux que l'on peut commencer à combattre en éradiquant leurs terrains de prolifération.