L'Autriche fera connaissance avec un spectacle des plus chaleureux et goûtera au chant mélodieux de Ilyès. Les 8, 9 et 10 décembre prochain se tiendra à Vienne la 26e édition du réputé festival de jazz dont l'Algérie est à l'honneur cette année. En effet, après l'ouverture qui sera animée par une fanfare traditionnelle de l'Europe de l'Est et consacré au «Jazz Méditerranée», la seconde soirée sera marquée par la présentation d'un beau spectacle baptisé: «Les Orientales». Poésie populaire, développée en Algérie, colportée par les meddahs chanteurs-conteurs des souks puis par les chanteurs chaâbis, l'histoire du music-hall d'Algérie s'est nourrie des métissages des chants traditionnels bédouins à la musique andalouse, mais aussi du flamenco et du paso-doble, du chant des ténors oranais aux nouveaux canons de la chanson du Caire. Les cafés-concerts, apparus dès la fin du 19e siècle, favorisent jusqu'à la fin des années cinquante, un bouillonnement musical ouvert à toutes les influences. Jazz, rumba, be-bop, tango, musette et variété française sont largement adoptés. C'est l'époque des grands orchestres emblématiques, de Lili Boniche et son célèbre «Alger, Alger» de Reinette Daoud dite l'Oranaise... chanson très actuelle pourtant qui a connu plusieurs versions et que beaucoup aiment la fredonner et la reprendre dans diverses versions des plus originales et des plus émouvantes, comme dernièrement a fait la chanteuse algéro-canadienne Lynda Thalie. Une version qui figure sur son 1er album «Sablier» et qu'elle n'hésite pas à interpréter sur scène à chaque fois que l'occasion se présente. «Les Orientales» est par ailleurs, un spectacle associant musiciens et chanteurs des deux rives de la Méditerranée qui rend hommage au music-hall d'Algérie, en lui apportant une dimension contemporaine. Emotion, sensualité, tendresse quasi mystique, humour et nostalgie musette: une musique à écouter avec le coeur et à respirer avec son âme. Un beau spectacle qui ne peut laisser indifférent. Le dernier a été présenté l'an dernier en Algérie dans le cadre du mois culturel européen et avait remporté un franc succès auprès du public. D'ailleurs, son «live» est disponible chez Belda Diffusion qui a pris le soin de l'éditer en Algérie. Le dernier soir de ce festival haut en couleur, se produira toujours à partir de 20h30. Ilyès, le chanteur-pianiste-compositeur de la «nouvelle vague» algérienne, présentera une rencontre entre son groupe et le talentueux Christophe Panzani. Ilyès aime à partir de sa tradition musicale se mélanger à d'autres langages musicaux. C'est ce qu'il a fait en incorporant dans son équipe des musiciens classiques et des musiciens rock en plus des musiciens traditionnels. Depuis son arrivée en France, il multiplie les rencontres magiques avec des musiciens classiques (CNR de Lyon, Orchestre symphonique des pays de la Dôme...) des musiciens traditionnels français (vielle à roue, violon, biniou, bombarde...) ou des musiciens jazz (batterie, saxophone...). A Vienne, Ilyès sera aux côtés de Iyad Haimour au oud et kanoun, Anne Brochard au violoncelle, Tony Cantou au violon (TBC), Agnès Chétiba à la flûte traversière, Céline Quagliata à la basse et Ismaïl Mesbahi aux percussions. Un concert qui gagnerait à être présenté aussi en Algérie pour faire plus ample connaissance avec ce musicien, fils du bled.