La quatrième session de l'Assemblée populaire de wilaya se tient depuis samedi au siège de la wilaya. Cette réunion, la dernière pour l'exercice 2001, a retenu pour ordre du jour, l'analyse de la situation générale de la wilaya, l'élaboration du budget primitif pour l'année 2002, l'étude des propositions à retenir dans le cadre du plan de redressement économique en plus des divers points relatifs au développement de la wilaya. La matinée de la première journée sera consacrée à la lecture des rapports de la DAL et de la DRAG. Tour à tour MM. Tibourtine et Amara détailleront les suites données aux recommandations des élus, tout en rappelant que les résultats restent en deçà des espérances, surtout que l'impact sur le citoyen, qui reste l'élément vital de tout effort consenti par l'Etat, n'apparaît pas concrètement. Dans la séance questions-réponses, les élus, à leur tête le président de l'Assemblées reprocheront que les rapports présentés, sont plutôt des bilans d'activités et non une analyse de la situation qui projette des mécanismes ou une stratégie capable de donner plus d'effets aux actions entreprises. «L'Etat dépense des sommes colossales qui, par manque de lucidité, sont parfois dépensées inutilement», dira Bouha. C'est lors de l'examen de la situation, secteur par secteur que l'assistance aura à mieux apprécier la remarque du président de l'APW. L'agriculture se taillera la part du lion dans les débats. Les pépinières de M'chedallah et Aïn Laloui, à l'état d'abandon depuis longtemps, n'ont toujours pas trouvé de solutions. La première, propriété du holding ; connaît un état de délabrement qui fera dire au président de l'APW que «la situation semble être préméditée.» Un élu ironisera sur le bond considérable qu'a connu la production en pomme de terre, passée de 104 quintaux à l'hectare à 306 pour la même surface. «A quoi cela sert-il de produire autant si c'est pour payer ce tubercule à 70 dinars le kilogramme?» Ce phénomène illogique en économie, résulte, selon le président de la Chambre d'agriculture, de l'inexistence d'un marché de gros à Bouira et à la prolifération des intermédiaires. L'APW reprochera aux responsables de l'exécutif leur disponibilité excessive dans la délivrance des autorisations de forage sur le plateau d'El Esnam surtout quand il s'agit de l'élevage d'autruches. La sécheresse qui sévit sur le territoire national est un argument pour asseoir une gestion draconienne de ce produit surtout que le barrage de Tilesdit accuse un retard immense dans son rythme de réalisation. A ce sujet, le président de l'APW rétorquera au directeur de l'hydraulique qui avance la date de 2003 pour sa réception que ce sera «dans dix ans si tout va bien!» . Un élu s'interrogera sur la répartition de l'eau dans la région de Lakhdaria où les citoyens sont alimentés un jour sur cinq. Dans sa réponse, le directeur du secteur expliquera que certaines zones de la wilaya sont dépendantes de la pluviosité certes, mais que l'Etat, dans le cadre du plan national de relance économique, initié par Bouteflika, des opérations sont retenues pour venir en aide et atténuer les difficultés quotidiennes des habitants. Le deuxième jour de la session permettra aux élus de diagnostiquer les lacunes et aux directeurs de l'exécutif de prévoir des rectificatifs. La DTP, à son tour, exposera son bilan. L'indemnisation d'un citoyen de Djebahia viendra «glacer» la salle. Selon un élu, un habitant de cette commune s'est vu exproprier fictivement et indemniser à concurrence d'un milliard de centimes sans que le projet autoroutier le touche. «Je rends hommage au président de l'APC qui, seul, a dénoncé ce crime de la mafia financière et ses relais», dira le docteur Bouha. Le wali pour sa part, qui dit découvrir ce cas aujourd'hui, prend un engagement solennel de revoir ce dossier et de prendre les mesures qui s'imposent. Pour le DTP, «la construction et les biens du bénéficiaire seront récupérés par voie de justice. La villa sera démolie pour y implanter une bretelle d'accès à l'autoroute». Affaire à suivre. Beaucoup d'autres projets connaissent des retards dus en majorité à des problèmes administratifs d'expropriation. L'exemple du pont sur Oued Ziane est édifiant. La réception prévue pour mai 2001 est reportée à mars 2002. La journée de lundi sera consacrée au secteur de l'habitat. L'élément récurrent et redondant dans les interventions sera la lenteur dans la réalisation et le non-respect des délais. Nombre d'intervenants reprocheront à la CNL un manque de disponibilité par rapport aux demandeurs d'aide à l'auto-construction. Même remarque pour la Cnep qu'un élu définira comme un «Etat dans un Etat». Le directeur de l'Opgi. M.Adjrad Belkacem, rendra compte aux élus des phases suivies par l'«opération» expulsion des logements squattés. Les 43 habitations encore occupées illicitement butent sur la décision de la justice qui a débouté son office pour non-qualification du propriétaire? - «A qui appartiennent les logements si ils ne sont pas propriété de l'Opgi?», s'interrogera un élu. Les 100 logements évolutifs de Saïd Abid continue de susciter des questionnements. Initialement, ces constructions allaient être attribuées par l'APC aux occupants de la cité Gouizi-Saïd, une cité de recasement coloniale. Une série de listes, souvent complaisantes seront, pour non-conformité, rejetées par la wilaya. A ce jour, la commune de Bouira n'arrive toujours pas à établir une liste ; la séance de lundi a connu un incident entre le DUC et un élu FLN. L'origine n'est autre que l'affectation d'une architecte par nécessité de service ; une décision entrant dans les attributions du directeur que l'élu interprétera à sa guise, ce qui n'a pas été au goût du DUC. Le président de l'APW remettra les pendules à l'heure en précisant à son collègue de l'assemblée que ce cas n'avait aucune raison d'être soulevé en APW puisque l'architecte a les moyens de faire valoir ses droits. Combien de fonctionnaires sont dans ce cas mais qui n'ont pas d'élus pour les défendre? Vu la consistance de l'ordre du jour, le président de l'APW, le docteur Bouha, invitera les membres à reporter la séance jusqu'à samedi. Saisissant cette occasion, il souhaitera une bonne année aux populations de la wilaya. Nous nous associons à ses voeux. Bonne année Bouira.