L'ancien chef du gouvernement «Je ne serai pas candidat à d'éventuelles instances de transition ni à de futures élections, quelles que soient leurs natures, leurs échéances et leurs conditions.» Mouloud Hamrouche met fin au débat. «Je ne serai pas candidat» ni aujourd'hui ni demain. Avec une telle déclaration, l'ancien chef du gouvernement sous Chadli Bendjedid, clôt définitivement sa carrière politique qui, certes, a pris fin depuis 1999, date à laquelle il s'est retiré de l'élection présidentielle. Malgré sa retraite «politique», Hamrouche demeurait cependant, une personnalité en réserve de la République à laquelle, un probable recours pouvait se faire à tout moment. Du moins jusqu'à hier. Clair et limpide, l'ex-lieutenant-colonel, responsable du protocole de feu Houari Boumediene, dit avoir jeté l'éponge et ne plus aspirer à des postes de responsabilité. A tous ceux qui l'ont proposé pour gérer la période de transition ou à être candidat du FLN à la prochaine présidentielle, il dit tout simplement non. «Des déclarations d'acteurs politiques, de sites d'information, de réseaux sociaux et des articles de journaux parlent et affichent, de temps en temps, des noms de plausibles candidatures à de probables échéances électorales ou instances transitoires. Je souhaite porter à la connaissance de l'opinion publique, aux animateurs de ces réseaux sociaux et aux rédactions de ces sites d'information que je ne suis nullement candidat», a écrit Mouloud Hamrouche dans un communiqué rendu public, hier. Et pour éviter toute fausse interprétation, il ajoute: «Je ne serai pas candidat à d'éventuelles instances de transition ni à de futures élections, quelles que soient leurs natures, leurs échéances et leurs conditions.» Il se réserve cependant, le droit de s'exprimer «chaque fois que j'estimerai que mon point de vue peut éclairer l'opinion ou alerter mes concitoyens. Dont acte», a déclaré l'ancien chef du gouvernement dans le communiqué intitulé «fausses échéances, vrais enjeux». Cette sortie de l'ex-lieutenant-colonel intervient quelques heures seulement après la déclaration faite par l'ancien secrétaire général du FLN, Amar Saâdani. Ce dernier, dans un entretien à TSA, a déclaré que «le FLN peut présenter au moins trois candidats: Abdelaziz Belkhadem, Abdelmadjid Tebboune et Mouloud Hamrouche. Ils peuvent se présenter au nom du parti. Nous ne pouvons pas soutenir un candidat qui n'est pas militant du FLN. Pour les critères, Mouloud Hamrouche est le plus ancien, c'est lui qui a eu le plus de responsabilités et qui est fils de chahid. Il a toutes les caractéristiques pour être le prochain candidat du FLN.» Mouloud Hamrouche a-t-il voulu demander à Saâdani de s'abstenir en son nom? Sûrement. Parce que l'homme, connu pour être discret, intervient rarement publiquement. Sa dernière sortie médiatique remonte à janvier dernier où, faut-il le rappeler, il avait publié une longue tribune dans laquelle il avait mis en garde contre l'appel à l'intervention de l'armée en politique, affirmant que c'est une option dangereuse mais il a aussi averti à ce moment-là déjà que «la suprématie de la solution nationale en interne demeure de mise. Tout pouvoir de secte, d'ombre ou d'influence non identifiée qui échappe à tout contrôle est une menace traîtresse contre l'Etat».