La Laddh a révélé qu'il y a des disparitions collectives qui n'ont pas été signalées. Les statistiques avancées sur le nombre des disparus sont loin d'être réelles. C'est ce qu'a laissé entendre hier l'ex-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), Ali Yahia Abdenour. Il est intervenu en fait lors de la Journée nationale sur la nouvelle convention internationale pour la protection des personnes contre les disparitions forcées, organisée par la fondation Friedrich Ebert. «La ligue a mené une enquête et a révélé qu'il y a des disparitions collectives qui n'ont pas été signalées. Donc, le chiffre avancé en 2000 révélant un nombre de 7204 de disparus est faux», a-t-il souligné en précisant toutefois que ce nombre représente le tiers du nombre réel des disparus. Selon Ali Yahia Abdenour, il faut définir les éléments et les différents acteurs de ces disparitions. «Des responsables ont déclaré avant qu'il existe 4600 dossiers de disparus et que 2600 ont été réglés. La ligue a confirmé qu'aucun dossier n'a été réglé jusqu'à présent». Pour lui, «avant de parler de réconciliation nationale, il faut d'abord assurer la justice et la vérité». Il a souhaité que notre pays signe la nouvelle convention internationale pour la protection des personnes contre les disparitions forcées. Notons que la déclaration sur la protection des personnes contre les disparitions forcées a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1992. Dans cette convention, la disparition forcée est considérée comme étant un crime, et dans certaines circonstances elle est définie comme un crime contre l'humanité. Afin de prévenir les disparitions forcées et lutter contre l'impunité du crime de disparition forcée, rapporte la convention, le droit de savoir la vérité sur les circonstances d'une disparition forcée et le sort des personnes disparues, ainsi que le respect du droit à la liberté de recueillir, de recevoir et de diffuser des informations à cette fin s'imposent. L'article 4 de cette convention stipule que tout Etat partie prend les mesures nécessaires pour que la disparition forcée constitue une infraction au regard de son droit pénal. La question des disparitions forcées continue donc de faire l'objet d'une vive inquiétude de la part des défenseurs des droits de l'homme et des familles de disparus. Les participants à cette rencontre, ont rappelé qu'«après la mobilisation des ONG pour informer, sensibiliser et interpeller l'opinion internationale sur l'ampleur des disparitions forcées en Algérie, le collectif des familles de disparus en Algérie s'est chargé de sensibiliser au niveau international et d'aider les familles de victimes dans leurs démarches auprès des institutions internationales». Le collectif a organisé en juillet 1998 une tournée européenne pour informer, sensibiliser et interpeller des personnalités politiques européennes, des ONG, différents représentants de gouvernements européens sur le drame que vivent les familles victimes de la disparition forcée en Algérie.