Belle cérémonie organisée jeudi dernier au Théâtre national algérien en l'honneur de la grande dame du théâtre et de la comédie algérienne, Chafia Boudraâ. Cette manifestation a été organisée sur l'initiative de l'Association culturelle artistique du millénaire, présidée par M. Sidi Ali Bensalem, dédiée aux artistes et à l'art algérien. Ont assisté à cette cérémonie, M.Lamine Bechichi, ancien ministre et ancien responsable du secteur audiovisuel, qui a contribué par ses compositions musicales aux génériques des feuilletons la Grande maison et l'Incendie. Un feuilleton qui a connu un très grand succès dans les années 70 grâce au réalisateur Mustapha Badie qui a adopté la trilogie de Mohamed Dib pour le petit écran et lui a valu un exceptionnel succès populaire. Il immortalisera au passage le personnage de Lalla Aïni, en propulsant son interprète, la comédienne Chafia Boudraâ, vers la notoriété. Une pléiade de figures artistiques ont marqué également de leur présence cette manifestation dont Abderrahmane Loutousa, qui a interprété le fameux rôle du petit Omar dans l'Incendie, mais aussi les chanteurs Hamidou, Nadia Benyoucef, Abdelkader Chaou et Abdennour Chellouch. De nombreux convives n'ont par ailleurs pas tari d'éloges sur la célèbre «Lalla Aïni». L'actrice, à qui on a rendu un vibrant hommage pour son dévouement, son travail, ses sacrifices et son talent avéré, était très émue par cette distinction en signe d'estime à son égard. Actrice complète, en effet, Chafia Boudraâ aura marqué les esprits en évoluant aussi sur les planches du théâtre et dans les studios de la radio. Née en 1930 à Constantine, l'actrice a à son actif plusieurs oeuvres qui ont marqué toute une génération que ce soit dans le monde du cinéma, du théâtre ou de la télévision, fruit d'un parcours de plus de quatre décennies. Elle a interprété notamment un rôle dans le film le Mariage de Moussa de Tayeb Mefti et Leïla et les autres de Sid-Ali Mazif, mais aussi dans Une femme pour mon fils de Ali Ghanem (1982), le Secret d'Elissa Rhaïs (1993), l'Honneur de ma famille (1997), Thé à la menthe (1984) et 17, rue Bleue (2000). On l'aura ainsi aperçue dans de nombreuses oeuvres cinématographiques en France. Arrivée un peu tard, cette distinction vient couronner à juste titre le talent d'une grande dame qui a voué sa vie à sa carrière cinématographique. Un talent qui a su se bonifier avec le temps. Mais elle restera indubitablement dans notre coeur et notre esprit la «Lalla Aïni» de tous les Algériens.