La vétusté des réseaux de distribution fait perdre des quantités énormes d'eau à l'ADE. Le constat est vite fait sur le terrain. Le barrage de Taksebt a atteint un taux de remplissage de 100%, au grand bonheur des populations. L'annonce a été faite par le directeur de l'Algérienne des eaux de la wilaya de Tizi Ouzou. La nouvelle va sans nul doute faire baisser le niveau du stress hydrique que vivent les citoyens, non pas uniquement de la wilaya de Tizi Ouzou, mais de plusieurs wilayas du centre du pays qui y sont raccordées. En effet, les populations ont commencé à s'inquiéter pour un été qui approche avec son lot de pénuries en eau potable, surtout dans les villages. Approchés, les villageois expliquent en fait que le problème de remplissage du barrage de Taksebt ne constitue pas la seule source de problèmes. Pour eux, l'état de vétusté des réseaux est en grande partie la cause du manque d'eau. Ces conduites causent d'énormes pertes en eau. Cette question a d'ailleurs été soulevée par le directeur, qui tient à lever les équivoques.Ces pertes dont on parle, sont dues à celles des canalisations, mais la plus grande partie des pertes dont on parle n'est pas que physique. L'orateur explique que les pertes sont essentiellement celles qui ne sont pas comptabilisées tout en soulevant l'état de vétusté des compteurs de l'ADE. Ces derniers sont en phase de changement et de renouvellement, car les quantités d'eau pompées, mais non comptabilisées sont énormes. L'on estime cette quantité à 40% de la totalité de l'eau pompée du barrage. Ce problème a d'ailleurs été soulevé par les populations depuis plusieurs années. Certains villages refusent même de s'équiper de compteurs à cause de la non-régularité de l'alimentation, ce qui fait que le problème est en fait global et plus complexe. La vétusté des réseaux de distribution fait perdre des quantités énormes à l'ADE. Le constat est vite fait sur le terrain, en voyant les fuites monstres qui restent sans réparation, parfois des jours. Dans certaines communes, les agents de l'ADE sont dépassés par la gravité de ce phénomène. Malgré leurs efforts, les fuites sont quasiment présentes. En fait, les causes sont visibles aussi sur le terrain, à l'oeil nu. Dans certaines communes, les travaux ne sont pas réalisés dans l'ordre chronologique. Des entreprises effectuent les travaux de raccordement de gaz à proximité des conduites d'eau, causant parfois des dégâts dans les canalisations déjà sur place. Ces dernières, en effectuant les travaux, ne sont généralement pas tenues par la remise en place, laissant les conduites non ou mal couvertes. Tout de suite après, une autre entreprise arrive pour des travaux de bitumage. Les engins passant sur les sols non encore stabilisés causent d'autres dégâts sur la tuyauterie. Aussi, les travaux prennent l'allure d'un véritable cercle vicieux, ce qui ajoute de la gravité à la vétusté des conduites. Des eaux retournent en grande quantité dans les rivières avant de parvenir aux robinets dont les compteurs calculent mal à leur tour l'eau servie.