Les pratiques de restriction des libertés individuelles et collectives, constatées, depuis quelques jours, prennent de l'ampleur... Traîner au coeur de la capitale, peut vous causer de grands problèmes. Désormais, prendre son café l'après-midi avec ses amis aux terrasses des cafés de la Grande Poste peut vous coûter une soirée au commissariat. Si vous n'êtes pas embarqués de force et humiliés, vous risquez d'être chassés des lieux comme de vulgaires criminels. Ce n'est pas une blague de mauvais goût, mais c'est pratiquement le quotidien des «jeunes militants»... Leur seul et unique infraction aux yeux de la «police», c'est d'être jeune et vouloir «s'exprimer». Mystérieuse situation que le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, nous a confirmée depuis quelques jours à savoir, qu'aucune instruction n'a été donnée pour disperser ou réprimer les jeunes en jours de semaine. Pourtant, cette pratique de restriction des libertés individuelles et collectives, constatée, depuis quelques jours, ne relève pas de la rumeur, comme on aurait pu spéculer. Cette pratique de la répression, prend de plus en plus de l'ampleur. Ce samedi, vers 17heures, un groupe de jeunes militants politiques et associatifs, du Mouvement démocratique et social (MDS) et du Rassemblement action jeunesse (RAJ) ont été brutalement arrêtés, alors qu'ils s'apprêtaient à tenir un rassemblement au niveau de la Grande-Poste. On note, que les militants arrêtés n'ont pas eu le temps de se regrouper. Ils ont été embarqués des terrasses même, avant de pouvoir faire quoi que ce soit, selon les confirmations des citoyens présents, qui témoignent de la brutalité des services de police lors des arrestations. Les militants interpellés tentaient de tenir un sit-in à la Grande Poste pour protester contre l'interdiction des rassemblements à Alger-Centre durant les jours de semaine à l'exception du vendredi. Hélas! la police a été plus rapide que le vent pour les réprimer. Dans ce même sillage, on note aussi, que les militants des deux organisations, ont été transférés vers un commissariat de Baraki, et n'ont été libérés qu'à 01heure du matin. Dans un communiqué, le Rassemblement action jeunesse (RAJ), a dénoncé et condamné «l'interpellation de ses militants Djalal Mokrane, Ahcene Kadi, Hakim Addad ainsi que les militants du MDS en l'occurrence Hania Chaâbane, Yacine Rezgui et Mohamed Salah Lounès à la Grande Poste suite à l'appel lancé pour rassemblement à 17h à la Grande Poste», indique le communiqué. Ajoutant, dans ce même contexte, que «ces interpellations sont précédées par l'interpellation injustifiée du militant de l'association Mohamed Said Dahmani à sa sortie de l'hôtel». Il est important de relever que les alentours de la Grande Poste sont encerclés et un cordon de policiers empêche les citoyens d'approcher les escaliers de cet établissement symbolique de la capitale. Par ailleurs, la même source a indiqué que «le RAJ condamne ses velléités de répression et d'interdiction des manifestations et des rassemblements et appelle la société à la mobilisation et à la solidarité pour défendre nos droits». Dans ce même ordre d'idées, on rappelle qu'un groupe de militants s'est filmé en Live Facebook, la semaine dernière pour démontrer qu'il y a bel et bien entrave à la liberté d'expression et de réunion au coeur de la capitale. Cette interpellation de trop, vient confirmer la détermination du système en place d'interdire les rassemblements et marches les jours de semaine. A ce rythme, il semble que même les rassemblements du vendredi seront interdits! Qui sait?