La Russie s'est félicitée de l'attitude «sévère» du président turc Recep Tayyip Erdogan en réponse à la pression exercée par les Etats-Unis sur Ankara pour avorter l'exécution de son accord d'acquisition des systèmes de missiles russes S-400, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, ont rapporté lundi des médias locaux. S'exprimant lors d'une émission diffusée dimanche sur la chaîne TV Rossiya-1, le porte-parole du Kremlin a affirmé que «la pression américaine sur la Turquie pour l'empêcher à acquérir des équipements de défense russes est sans précédent», a indiqué l'agence russe Tass. «Nous nous félicitons de la position plutôt dure et péremptoire du président Erdogan. Nous pensons que seule cette position nous permettra effectivement de construire un dialogue libre et souverain», a souligné M. Peskov, commentant les dernières déclarations d'Ankara sur le respect de l'accord signé avec Moscou pour l'acquisition des batteries antimissiles de la génération S-400, a ajouté la même source. Selon M. Peskov, «ils sont très peu de pays dans le monde qui peuvent agir de manière aussi souveraine sur ce type de questions», soulignant que «la Russie et la Turquie en font partie», a poursuivi la même source. Lors de sa visite à Moscou, le 8 avril dernier, le président turc a réitéré sa volonté d'aquérir les S-400 malgré les mises en garde de Washington, affirmant que les premières livraisons de ce système interviendront à partir du mois de juillet prochain. Le lendemain, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a averti l'administration d'Erdogan que Ankara ne serait pas éligible au programme de fabrication et d'achat des avions de chasse américains de type F-35 si elle persiste à se doter des systèmes de missiles russes S-400 en Turquie. En novembre 2016, des rapports médiatiques ont révélé que la Russie et la Turquie étaient en train de négocier un accord portant sur la fourniture d'un système de missiles S-400. En septembre 2017, Moscou a confirmé la signature de l'accord en question, tandis que le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que la Turquie avait déjà transféré le paiement anticipé pour la mise en place de cet équipement militaire sur son territoire. Les Etats-Unis ont alors décidé de paralyser les tentatives d'Ankara d'acquérir les systèmes russes S-400, en brandissant notamment la menace de ne pas fournir leurs nouveaux avions de combats à la défense turque et de suspendre la livraison d'équipements liés aux avions turcs.