La foule campe devant le QG de l'armée «La réponse du Conseil militaire va dans le sens d'une prolongation des négociations et non vers une transition» rapide, a souligné dans un communiqué l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), qui représente les manifestants. Le Conseil militaire de transition (CMT) au pouvoir au Soudan a annoncé mardi avoir conclu un accord avec l'opposition civile sur les règles générales encadrant la période de transition. Le général Chamseddine Kabbachi, porte-parole du CMT, a indiqué lors d'une conférence de presse à Khartoum que le conseil a formulé une réponse écrite au document constitutionnel présenté le 2 mai par la principale coalition d'opposition, l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC).»Le CMT a cependant émis quelques réserves sur certains points de ce document», a-t-il ajouté, tout en laissant ouverte la possibilité de parvenir à un compromis sur ces points contentieux, citant les sources de la législation, la durée de la période de transition ou encore les pouvoirs du futur Conseil souverain. Le texte propose que ce Conseil souverain soit composé de 15 membres, à savoir huit civils et sept militaires. Il exige aussi que le futur gouvernement civil compte 17 ministres et jouisse du pouvoir de décréter l'état d'urgence. Enfin, il propose de former un Parlement de transition de 120 membres dotés d'un mandat de quatre ans. Les médiateurs avaient annoncé au cours de la semaine écoulée la mise en place de deux conseils dont sera chargé des questions sécuritaires et l'autre de la gestion des affaires courantes. Le CMT, présidé par le général Abdel-Fattah al-Bourhane, est chargé de gérer les affaires du pays après l'éviction le 11 avril du président Omar el-Béchir. Les chefs du mouvement de contestation au Soudan ont cependant accusé, hier, le Conseil militaire de chercher à retarder le transfert du pouvoir aux civils, au lendemain de réserves exprimées par les généraux à des propositions sur une période de transition. «La réponse du Conseil militaire va dans le sens d'une prolongation des négociations et non vers une transition» rapide, a souligné dans un communiqué l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), qui représente les manifestants. Mardi, les généraux ont déclaré qu'ils étaient d'accord avec la plupart des propositions de l'ALC sur la période de transition, mais qu'ils avaient «beaucoup de réserves» sur d'autres. Ils ont soulevé notamment la question de la Charia (loi islamique), en estimant qu'elle devait rester la source de la législation et en reprochant à l'ALC de ne pays l'avoir mentionnée dans leurs propositions. Dans sa réaction hier, l'ALC a estimé que les généraux avaient soulevé «des questions non pertinentes, y compris celles de la langue officielle du pays et des sources de la législation dans une répétition ennuyeuse des surenchères de l'ancien régime». Le régime du président déchu Omar el-Béchir appliquait la charia, ce qui avait donné lieu, selon les défenseurs des droits humains, à des abus comme la flagellation de femmes pour «comportement indécent».»Nous appelons le Conseil militaire à conclure un accord pour transférer le pouvoir aux forces révolutionnaires», ont ajouté les dirigeants de la contestation dans leur communiqué.