«Ma façon de mener le combat syndical s'est retrouvée minoritaire au sein du bureau et du conseil national.» C'est au siège du Snapap que Meziane Meriane, ex-numéro un du Cnapest, a convoqué la presse nationale pour une conférence de presse qu'il voulait comme mise au point à la dernière annonce de sa démission du Cnapest (Coordination nationale autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique). «Je préfère le siège d'un syndicat à celui d'un parti politique pour tenir cette rencontre», a-t-il d'emblée déclaré aux journalistes accusant presque son ex-formation syndicale d'accointances politiques avec quelque parti politique. C'est donc revigoré par sa récente démission que Meriane monte à la charge en annonçant derechef la création bientôt de son propre syndicat. «J'étouffais au Cnapest! je manquais d'air!» a-t-il déclaré tout en précisant que ses adieux d'avec ses camarades ont été vécus comme des obsèques, reprochant tout de même à ces derniers d'avoir rompu un pacte tacite, conclu d'un commun accord avec lui, alors qu'il voulait que ce soit lui qui communique publiquement sa démission à la presse et non de tierces personnes. L'on aurait dû respecter cet engagement et en référer au conseil national avant toute déclaration à la presse, a-t-il regretté. Comme il a tenu à rappeler l'impératif de ne pas se tromper d'ennemi précisant que «le vis-à-vis à combattre reste avant tout la tutelle». Tout en se retirant ainsi définitivement de son ancienne chapelle, Meriane dit que sa démission n'est pas une démarcation de la grève des 15 et 16, soutenant en cela la décision du comité intersyndical. Selon lui le Cnapest qui s'est enfermé dans une politique partisane se trouve aujourd'hui dans une telle impasse qu'il ne peut apporter toutes les réponses aux nombreuses questions que se posent les enseignants, encore moins apaiser leurs angoisses. Et ce sont là des raisons «nécessaires et suffisantes», considère-t-il, «pour changer d'air.». Désormais, Meriane se sent aujourd'hui trempé d'une force nouvelle qui lui permet de transformer ce qui existe sinon de créer sa propre structure. C'est dans cet ordre d'idées qu'il revendique une audience imminente auprès du ministre du Travail à qui il soumettra son projet, déjà en train de mûrir auprès de la base. L'homme est maintenant fort du soutien de dix-neuf wilayas dont dix-sept membres du conseil national de l'ex-Cnapest, particulièrement le bureau d'Oran, d'Adrar et de Timimoun, soit trois wilayas. Refusant toute étiquette arbitraire, il maintient trois principales revendications en rapport avec les attentes des enseignants soit l'amélioration du statut particulier des Pest, la retraite à cent pour cent et l'augmentation des salaires. Rappelons que Meziane Meriane est fondateur du Cnapest.