“Ma façon de voir les choses s'est retrouvée minoritaire au sein des instances de la coordination”, argue celui qui a été l'un des plus importants animateurs de l'organisation. M. Méziane Meriane a annoncé, hier, au cours d'une conférence de presse, sa démission du Cnapest, le mouvement des enseignants du secondaire, pour se consacrer à la préparation des assises pour la structuration d'un syndicat agréé de ce corps d'enseignants. Alors qu'il devait annoncer sa décision pour, officiellement, des raisons d'ordre familial comme il s'était entendu avec les autres membres du bureau de l'organisation, M. Meriane a finalement décidé de tout déballer après que l'un de ses collègues eut ébruité l'information de la démission. “Le syndicat s'est retrouvé dans l'impasse. J'étouffais mais je supportais tout”, lâchait d'emblée M. Méziane pour tenter d'expliquer son geste. Les motifs de cette démission, il les étalera dans une lettre adressée à la presse et qu'il lira à l'occasion de la conférence de presse organisée au siège du Snapap à Bab Ezzouar. “L'impasse dans laquelle s'est retrouvé le syndicat est une angoisse sans fin pour les PEST. Ma façon de mener le combat syndical s'est retrouvée minoritaire au sein du bureau et du conseil national. Un syndicat doit clarifier ses positions par rapport à un événement national ou international sans pour autant s'enfermer dans une politique partisane”, souligne le coordinateur national du Cnapest qui considère, “par principe fondamental”, ces raisons “nécessaires et suffisantes pour changer d'air”. L'orateur estime toutefois que cette démission n'est pas une “démarcation” de la dernière grève à laquelle avait appelé le comité intersyndical. Maintenant que le divorce est consommé entre lui et le Cnapest au sein “duquel il était l'un des animateurs les plus en vue, M. Méziane compte, avec l'aide des syndicalistes qui lui sont restés fidèles, jeter les fondations pour la création d'un syndicat agréé” des enseignants du secondaire et technique. “La création d'un syndicat des PEST est envisageable. L'idée est en train de mûrir au sein de la base pour avoir un cadre syndical agréé, qui pourra protéger les syndiqués en travaillant dans la légalité. 19 wilayas ont donné leur accord”, indique-t-il, précisant qu'il choisira avec ses compagnons la voie de la légalité en déposant un dossier de demande d'agrément au niveau du ministère du Travail. “J'irai au ministère accomplir toutes les démarches nécessaires à l'obtention d'un agrément. On ne sera jamais un syndicat maison. Vous nous verrez sur le terrain”, promet-il. M. Méziane a, à cette occasion, annoncé qu'une commission de préparation des assises du nouveau syndicat des PEST sera prochainement mise sur pied. Quant à l'appellation de cette nouvelle structure syndicale, l'orateur explique que “c'est à sa composante d'en décider”. Quel rôle lui reviendra-t-il avec la création du syndicat ? “Je remettrai mon mandat et c'est aux congressistes de décider en toute démocratie”, répond M. Méziane qui promet que sa nouvelle organisation s'engagera à fond dans le combat syndical pour satisfaire les revendications qui étaient portées jusque-là par le Cnapest, à savoir une augmentation conséquente des salaires des enseignants, la mise en place d'un statut particulier pour le corps et l'institution d'une retraite à 100%. H. SAïDANI