Le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé, hier, que les déclarations de l'Iran concernant ses plans de renoncer à ses obligations dans le cadre de l'accord nucléaire, ne doivent pas «susciter de remous», soulignant que les dispositions du pacte de Vienne ont été violées, bien avant par les états-Unis. Dans un communiqué cité par l'agence Sputnik, la diplomatie russe a indiqué, en effet, que la déclaration faite par l'Iran de s'affranchir des autres obligations du Plan d'action global commun (JCPoA) ne doit pas provoquer la «panique». Le département russe des Affaires étrangères a rappelé, en outre, que «les clauses de l'accord ont été violées il y a longtemps et pas par l'Iran», faisant allusion au retrait unilatéral des états-Unis. à ce propos, la diplomatie russe a relevé que la réunion extraordinaire du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) concernant l'accord nucléaire, convoquée pour le 10 juillet par les Etats-Unis, alors que Washington a refusé, il y a un an, de s'acquitter de ses obligations, dans le cadre de l'accord et viole la résolution de l'ONU n° 2231, exigeant de l'Iran de continuer à remplir toutes les clauses du texte». L'accord sur le nucléaire iranien, appelé «Plan d'action global commun», avait été signé à Vienne le 14 juillet 2015 par l'Iran, l'Allemagne, la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie. Il avait pour objectif d'empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire, en échange de la levée d'une partie des sanctions économiques internationales visant le pays. Le 8 mai 2018, Donald Trump avait annoncé que Washington se retirait de l'accord, avant de signer un décret réinstaurant un certain nombre de sanctions anti-iraniennes, en affirmant chercher à imposer une «pression maximale» sur la République islamique pour renégocier l'accord en question. Ripostant au durcissement des sanctions américaines, Téhéran a annoncé dimanche dernier qu'à partir de ce jour, l'enrichissement de son uranium dépasserait les 3,67%, soit au-dessus de la limite fixée par l'accord de Vienne. Les dirigeants iraniens ont également déclaré que Téhéran continuerait à réduire ses engagements tous les 60 jours, à moins que les signataires du pacte ne le protègent des sanctions américaines. L'Iran avait également menacé de reprendre son projet initial de construction d'un réacteur nucléaire à Arak, mis en sommeil, en vertu de l'accord de Vienne.