Le 7 juillet, Téhéran a annoncé qu'à partir de ce jour, l'enrichissement de son uranium dépasserait les 3,67%, soit au-dessus de la limite fixée par l'accord de Vienne. Téhéran met en garde les Européens contre toute escalade dans leur réaction aux mesures prises par l'Iran pour réduire ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale dans le cadre de son programme nucléaire. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, a mis en garde les Européens contre toute escalade dans leur réaction aux mesures prises par l'Iran sur le nucléaire iranien. Si Paris, Londres et Berlin, parties à l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, devaient "se comporter de manière étrange et inattendue alors nous sauterions toutes les étapes suivantes (du plan de réduction des engagements annoncé en mai) et nous mettrions en œuvre la dernière", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Moussavi. Il n'a pas précisé la nature de cette ultime "étape". En réponse à la question d'un journaliste lui demandant si une sortie de l'accord de Vienne et du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) étaient sur la table, M. Moussavi a répété que "toutes les options, y compris celle-ci, étaient possibles à l'avenir, mais aucune décision n'avait été prise".
La situation autour de l'accord sur le nucléaire iranien L'accord sur le nucléaire iranien, intitulé Plan d'action global commun, a été signé à Vienne le 14 juillet 2015 par l'Iran, l'Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie. Il a pour objectif d'empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions économiques internationales visant le pays. Le 8 mai 2018, Donald Trump a annoncé que Washington se retirait de l'accord, avant de signer un décret réinstaurant un certain nombre de sanctions anti-iraniennes, en affirmant chercher à imposer une "pression économique maximale" sur la République islamique. Le locataire de la Maison-Blanche a également promis que toute personne faisant affaire avec l'Iran "ne le ferait pas avec les États-Unis".
Moscou commente l'annonce Moscou espère que le nouveau taux d'enrichissement d'uranium par l'Iran, annoncé ce dimanche, ne dépassera pas les 5%. De plus, il considère cette annonce comme attendue et estime que "les Iraniens agissent en transparence", selon le représentant permanent de la Russie auprès d'organisations internationales ayant leur siège à Vienne. L'annonce par l'Iran que l'enrichissement de son uranium dépassera désormais les 3,67% est une démarche attendue, selon Mikhaïl Oulianov, représentant permanent de la Russie auprès d'organisations internationales ayant leur siège à Vienne. "Cela était attendu. Les Iraniens agissent en transparence, ils ont annoncé leurs actions et maintenant ils les réalisent, donc cela n'est une surprise pour personne", a-t-il déclaré. Toutefois, il a exprimé l'espoir que le nouveau taux d'enrichissement d'uranium de l'Iran ne dépasse pas les 5%. "L'Agence internationale de l'énergie atomique aura besoin d'un peu de temps pour confirmer et mesurer le nouveau taux. J'espère que cela ne sera pas plus de 5% au lieu des 3,67 en accord avec le Plan d'action global commun", a souligné Mikhaïl Oulianov. Le représentant permanent de la Russie a tenu à souligner que cette démarche de l'Iran n'était pas un problème mais qu'elle était surtout un signal qu'il faut revoir l'équilibre dans le cadre du Plan d'action global commun (JCPoA). "Dans ce cas, il n'y a pas de risque de prolifération. Ce n'est qu'un autre signal de la nécessité de rétablir un équilibre dans le cadre du JCPoA." En guise de conclusion, Mikhaïl Oulianov a également commenté les menaces de l'Iran de s'affranchir d'autres obligations que Téhéran a plus tard affirmé être réversibles. "L'Iran a déclaré que ses décisions de ne pas remplir certaines clauses du JCPoA étaient réversibles. Bien. Cela veut dire qu'il existe des voies pour des efforts diplomatiques. La mission principale est d'essayer de trouver des moyens d'atténuer autant que possible les effets destructeurs des sanctions extraterritoriales des États-Unis dans la mesure du possible", a écrit le représentant permanent sur Twitter.
L'Iran menace de s'affranchir d'autres obligations Le 7 juillet, Téhéran a annoncé qu'à partir de ce jour, l'enrichissement de son uranium dépasserait les 3,67%, soit au-dessus de la limite fixée par l'accord de Vienne. Les responsables iraniens, qui ont donné une conférence de presse, ont également déclaré que Téhéran continuerait à réduire ses engagements tous les 60 jours à moins que les signataires du pacte ne le protègent des sanctions américaines. "Nous espérons que nous pourrons trouver une solution, sinon, dans 60 jours, nous entamerons la troisième étape" du plan de réduction des engagements pris par l'Iran en vertu de cet accord, a déclaré à la presse Abbas Araghchi, vice-ministre des Affaires étrangères. Le taux de 5% d'enrichissement de l'uranium que l'Iran aspirerait à atteindre reste encore nettement en deçà des 20% d'avant la conclusion de l'accord de 2015, et bien en dessous aussi des quelque 90% qui conviennent pour une arme nucléaire. L'Iran avait également menacé à partir de dimanche de reprendre son projet initial de construction d'un réacteur nucléaire à Arak mis en sommeil en vertu de l'accord de Vienne. Les mesures adoptées par Téhéran constituent un des éléments de la riposte iranienne à la décision annoncée en mai 2018 par Donald Trump de sortir unilatéralement son pays de cet accord et de rétablir les sanctions américaines contre l'Iran qui avaient été levées en vertu du Plan d'action global commun (JCPoA).
Trump: "L'Iran ferait mieux d'être prudent" Suite à l'annonce par Téhéran que l'enrichissement de son uranium dépassera désormais les 3,67%, le Président américain a de nouveau mis en garde l'Iran contre la conception d'armes nucléaires. Après que Téhéran a annoncé l'augmentation du taux d'enrichissement de son uranium au-dessus du niveau permis par l'accord nucléaire de 2015, Donald Trump a déclaré que "l'Iran ferait mieux d'être prudent". Et d'ajouter, devant les journalistes, que la République islamique avait fait beaucoup de mauvaises choses et qu'elle "ne posséderait jamais l'arme nucléaire". Plus tôt dans la journée de dimanche, le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, avait également commenté la décision de la République islamique, promettant de nouvelles sanctions et encore plus d'isolement.
"Isolement et sanctions" Washington a à son tour commenté l'annonce iranienne sur l'augmentation du taux d'enrichissement de son uranium, promettant de nouvelles sanctions ainsi qu'encore plus d'isolement. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a promis de nouvelles sanctions et l'isolement de l'Iran, réagissant ainsi au développement du programme nucléaire iranien. "Le dernier élargissement du programme nucléaire iranien mènera à plus d'isolement et de sanctions. Les pays devraient rétablir le standard d'absence totale d'enrichissement de l'uranium pour le programme nucléaire iranien", a-t-il indiqué sur Twitter. Et d'ajouter que l'Iran doté "d'armes nucléaires" présentera un danger encore plus important pour le monde.
Paris appelle Téhéran à respecter l'accord nucléaire Téhéran ayant annoncé qu'il enrichira son uranium au-dessus de la limite fixée par l'accord conclu en 2015 à Vienne, la France, partie prenante du Plan d'action global commun, a fermement demandé à la République islamique d'arrêter ses activités allant à l'encontre de ses engagements. La France a exprimé ce dimanche sa "grande inquiétude" après que l'Iran a annoncé qu'il commençait à enrichir de l'uranium à un taux prohibé par l'accord nucléaire de Vienne. En outre, Paris a appelé avec insistance les Iraniens à arrêter toute activité qui sort du cadre du Plan d'action global commun (JCPoA). "Nous demandons fermement à l'Iran de mettre un terme à toutes les activités non conformes à ses engagements au titre du JCPoA", a insisté la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, dans un communiqué. Et d'ajouter que la France restait en contact étroit avec les partenaires afin de stimuler en cas de besoin la désescalade des tensions liées au dossier nucléaire iranien.
Londres et Berlin prépareraient une réunion Les États membres de l'Union européenne qui ont signé l'accord de Vienne de 2015 envisagent la possibilité de tenir une réunion suite à l'annonce de l'Iran sur l'enrichissement de son uranium, informe la chaîne Al-Arabiya. Les pays de l'Union européenne qui ont signé l'accord sur le nucléaire iranien, intitulé Plan d'action global commun (JCPoA), à savoir l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, sont en train de discuter une nouvelle réunion afin d'évoquer la situation entourant cet accord, selon la chaîne Al-Arabiya. Ces trois États étudient la possibilité d'une réunion urgente de haut niveau suite à l'annonce de l'Iran sur l'augmentation du taux d'enrichissement de son uranium, précise la chaîne Sky News Arabia. Plus tôt dans la journée, Maja Kocijancic, la porte-parole de la chef de la diplomatie de l'UE, a indiqué que l'Union européenne était très inquiète des déclaration de l'Iran en ce qui concerne son affranchissement d'autres obligations de l'accord et qu'elle discutait avec ses partenaires des prochaines étapes.