A travers eux c'est tout le judo algérien qui est récompensé. Abderahmane Benamadi et Soraya Haddad ont été les grandes vedettes, mercredi, de la soirée des champions organisée conjointement par l'agence de prese APS et l'Entv. Une cérémonie qui se tient annuellement pour consacrer les sportifs algériens qui se sont illustrés lors de l'année qui vient de s'écouler. Les deux judokas et tous les autres lauréats ont été consacrés à l'issue d'un sondage organisé auprès de toutes les rédactions sportives de la presse algérienne. La soirée, qui a été diffusée en direct sur le petit écran, a rassemblé un grand nombre de sportifs de différentes disciplines et a été rehaussée par la présence de MM.Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de Nourredine Moussa, ministre du Tourisme ainsi que celle de M.Mustapha Berraf le président du Comité olympique algérien. Une fausse note à cette superbe soirée, l'absence totale du ministère de la Jeunesse et des Sports. Il est probable que le ministre ait eu d'autres obligations, il aurait été, alors, sympathique de voir au moins l'un de ses collaborateurs venir marquer de sa présence une cérémonie destinée à honorer les champions qui ont levé haut le drapeau de l'Algérie et fait retentir Kassaman sur le plan international. Si le ministère qui s'occupe du sport en arrive à bouder nos champions, c'est à ne rien comprendre. Abderahamane Benamadi et Soraya Haddad n'ont obtenu que ce qu'ils méritaient. A travers leur consécration, le judo algérien trouve la récompense à ses inlassables efforts en vue de doter l'Algérie d'une véritable élite dans cette discipline. Le travail effectué par la fédération est à ce titre remarquable. Pendant longtemps, le judo a été un bon pourvoyeur de médailles pour le sport algérien. Mais ses podiums, il les obtenait dans les compétitions continentales et régionales. Sa domination par équipe sur le plan africain est d'ailleurs, incontestable. Le fait est que cette discipline, comme celui qui arrivait assoiffé au puits et ne parvenait pas à boire, restait en deçà des espoirs placés en elle dès que l'on accédait à un plan mondial. Les Salima Souakri et Amar Meridja ont constamment bataillé pour un podium à ce niveau mais, à chaque occasion, ils ont dû céder. Nul n'attendait Abderahamane Benamadi, judoka de la catégorie des moins de 81 kg, âgé de 20 ans; il a commencé à s'affirmer aux derniers championnats d'Afrique où il a récolté le bronze puis aux Jeux méditerranéens d'Almeria où il a obtenu une médaille du même métal. A cette occasion-là, Mohamed Meridja le président de la FAJ et Nasser Ouarab le DTN nous avaient dit qu'ils le préparaient pour qu'il donne la plénitude de ses moyens dans deux ou trois ans. Abderahmane a précipité les choses, puisque aux derniers mondiaux au Caire il est allé à la conquête d'une médaille d'argent. Vice-champion du monde à 20 ans, il devient le grand espoir du judo algérien chez les messieurs. Car les femmes, elles, ont Soraya Haddad. La fille d'El Kseur a repris la suite d'une Salima Souakri, blessée et dont on ne contestera jamais ce qu'elle a apporté au judo féminin algérien. Au contraire de Benamadi, Soraya, avant d'aller au mondiaux, avait fait parler d'elle en s'illustrant dans certains tournois internationaux et en récoltant l'or chez les moins de 48 kg aux championnats d'Afrique de Port Elisabeth puis aux Jeux méditerranéens d'Almeria. Il reste que les mondiaux sont une autre paire de manches et cela ne l'a pas empêché de confirmer son talent en obtenant le bronze. A 21 ans, elle a devant elle une énorme marge de progression. Soraya a même obtenu une seconde médaille de bronze aux mêmes mondiaux du Caire avec l'équipe nationale féminine, 3e au classement par équipes et qui naturellement a été désignée équipe de l'année par le sondage APS-Entv. Dans la catégorie espoir, la palme est revenue au jeune haltérophile Rouichi Miloud de Barika, champion d'Afrique chez les juniors et qui est entraîné par un autre champion en la personne d'Abdelmouneïm Yahiaoui. Le trophée de la personnalité sportive de l'année est revenu à M.Mustapha Larfaoui, ancien président du COA et qui en 2005 a été élu pour la 5e fois consécutive à la présidence de la Fédération internationale de natation. Dans la catégorie du handisport, c'est Hassan Bekkar qui a été honoré. Enfin la «Plume d'or» récompensant un journaliste sportif a été décernée, à titre posthume, à notre collègue de la Chaîne 1 de la radio nationale Rabie Daâs. Une telle cérémonie démontre que le sport algérien, même s'il est en deçà des espoirs placés en lui, continue de produire des champions.