Le Front Polisario est monté au créneau, hier, pour mettre en garde contre les dangers du blocage imposé au processus de paix que mènent l'ONU et l'Union africaine pour la décolonisation du Sahara occidental. Il a de ce fait déploré « le manque d'intérêt » du Conseil de sécurité et de la communauté internationale, surtout évident au lendemain de la démission de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, l'ancien président allemand Horst Kohler, qui avait vainement tenté de progresser dans la recherche d'une solution pacifique et définitive du conflit sahraoui. C'est à la faveur d'une session extraordinaire tenue du 21 au 23 août dernier, sous la présidence du président de la République arabe démocratique et sahraouie (Rasd), Brahim Ghali, que le secrétariat national du Front Polisario a procédé à un examen de la situation actuelle au niveau national, régional et international à l'issue duquel il a lancé sa mise en garde. C'est également dans ce cadre qu'il a averti que la persistance de certaines puissances étrangères bien connues, notamment la France, à soutenir constamment la thèse agressive et expansionniste du Royaume du Maroc et l'occupation illégale de certaines parties du territoire du Sahara occidental ne manquera pas d'aggraver les tensions et représente une menace pour la paix et la stabilité dans la région. Dans le sillage de cette alerte, le secrétariat national du Polisario n'a pas hésité à mettre également en garde contre les mouvements suspects et les abus répétés commis par le régime d'occupation marocaine au niveau de la zone tampon Guerguerat, une violation affichée de l'accord de cessez-le-feu et de l'accord militaire n°1 signé en 1991. Il en appelle en conséquence au «Conseil de sécurité des Nations unies pour prendre des mesures strictes et urgentes afin d' éviter de graves dérapages et leurs conséquences». Le Front Polisario attend, par ailleurs, du Conseil de sécurité qu'il prenne des décisions fermes sur cette question ainsi que sur celle de la situation préoccupante dans les zones sahraouies occupées, où les agents marocains pratiquent ouvertement la répression et la violence à l'encontre des manifestants sahraouis pacifiques. Tout en demandant à l'Union africaine et à l'ONU d'agir activement en vue de garantir au peuple sahraoui son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance à travers la mise en œuvre du référendum dont est chargée officiellement la Minurso, sans cesse entravée dans sa mission par les autorités marocaines, le secrétariat national du Polisario a également réitéré sa grande préoccupation quant à l'ampleur inquiétante du phénomène de trafic de drogue pratiqué par le Maroc, assurant que «le Royaume marocain soutient et encourage le crime organisé et les groupes terroristes» dans le but de compromettre les populations et les pays de la région.