Le ministère et les fournisseurs de matériel d'informatique avancent des chiffres contradictoires. Lancée officiellement au mois d'octobre 2005, la confusion autour des PC vendus, se précise du jour en jour. Autrement dit, les chiffres réels du nombre de foyers dotés de PC, au long de cette période, dans le cadre «Ousratic», continue de susciter la polémique. Les chiffres avancés par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication, M.Haïchour, sont en décalage avec ceux avancés par les fournisseurs de matériel. En effet, dans une déclaration à la presse, en marge de la journée d'étude sur les TIC, à l'hôtel Aurassi, le ministre a avancé un chiffre de 92.000 PC vendus. En revanche, dans une «enquête» publiée, par le journal bimensuel de l'informatique, de l'Internet et des télécoms, It-Mag, on annonce des chiffres deux fois moins grands que ceux annoncés par le département de Haïchour. Selon ce journal, qui a travaillé sur la base de statistiques données par les fournisseurs de matériel, qui sont partie prenante dans le projet, le nombre de PC vendus ne dépasserait pas les 20.000 unités. Les fournisseurs de matériel d'informatique, Sacomi, avancent un chiffre de 1000 PC vendus jusque-là. Leurs collègues de Kourty indiquent 400 licences acquises, alors que l'Eepad parle de 600 PC vendus, tandis que les autres n'auraient vendu aucun PC. Un simple calcul permet de déduire que 20.000 PC ont été vendus. Ce chiffre vient de confirmer celui avancé par le directeur général de Microsoft Algérie, M.Lahouari en l'occurrence, qui a, lors d'une déclaration à la presse, affirmé que seulement 2 000 licences Windows ont été livrées. Un autre chiffre qui circule, même au sein du ministère, fait état de 30.000 PC vendus. Qui croire? Selon ces données, les chiffres avancés par les fournisseurs sont proches de la réalité. Pourquoi? Parce que, qui dit 2000 PC vendus, c'est dire automatiquement 2000 licences Windows achetées. Ce qui est raisonnable. Dire, aussi, 92.000 PC vendus, c'est automatiquement dire que 92.000 licences Microsoft, d'origine ont été achetées. Selon le nombre de licences vendues, annoncées par le responsable de Microsoft Algérie, les chiffres du ministère seraient gonflés. Sauf, dans le cas où il existe, sur le marché informel, des licences Windows de contrefaçon. Dans l'autre cas où les chiffres avancés par les responsables du secteur sont gonflés, la question qui se pose est de savoir quel intérêt a-t-on de gonfler les chiffres? Sachant bien que ce projet du gouvernement, qui vise à «l'édification de la société algérienne de l'information», est suivi de très près par le président de la République. Serait-ce, la « déconnexion » de la société algérienne, par rapport aux TIC, qui a poussé les responsables à procéder ainsi? Dans ce cas, il est impératif de chercher les véritables raisons de cette « déconnexion ». Faut-il souligner, aussi, que les banques engagées ne jouent pas convenablement leur rôle. Et cela selon les témoignages de M.Mahieddine Oudah, président du comité exécutif de l'opération, qui l'a confirmé à L'Expression. Il faut savoir, aussi, que l'intervention des banques est un élément stratégique de cette opération, puisqu'elles garantissent le financement. S'agissant des banques M.Haïchour a déclaré que les responsables des banques engagées dans ce programme, se sont réunis, hier, afin de discuter davantage sur ce sujet. Dans tous les cas de figure, les responsables sont appelés à trouver un moyen de motiver la connexion à cette politique des TIC, afin d'arriver à construire la société de l'information, et d'atteindre les objectifs escomptés, à savoir, doter 5 millions de foyers d'un PC personnel d'ici à l'horizon 2010. Dans ce contexte, le ministre M.Haïchour, y croit dur comme fer. «Je vous assure que cela arrivera...», a-t-il assuré hier à la même occasion. Pour y arriver, le secteur des TIC en Algérie vient de parapher une convention avec le géant mondial de logiciels d'informatique, pour accélérer le processus de démocratisation des TIC en Algérie; il s'agit de la compagnie américaine, Novell. Avec la venue de ce leader mondial, la concurrence sera rude entre lui et son éternel rival, Microsoft. Ce dernier qui a, faut-il le souligner, dominé le marché algérien des TIC. Ce partenariat avec les Américains a pour but de diversifier les partenaires et les sources du savoir et de la connaissance. La compagnie américaine s'engagera aussi à être partie prenante dans les autres projets, tels que le Cyberparc de Sidi Abedallah et le projet du e-gouvernement.