La nouvelle information qui a circulé sur une éventuelle programmation d'une session parlementaire extraordinaire a fait, hier, l'objet d'un véritable débat à l'Assemblée. Au niveau des groupes parlementaires, comme au niveau du service de communication de l'APN, aucune note n'a été instruite dans ce sens-là. Selon des sources parlementaires, ce sont les députés non inscrits, qui ont distillé l'information dans le but de ramener le débat politique à l'Assemblée et mettre l'accent sur la révision de la loi électorale qui peut être fatale aux petits partis et aux listes indépendantes lors des prochaines législatives. Au FLN comme au RND, on s'étonne de la nouvelle tout en indiquant qu'il est tout à fait normal que le Président de la République convoque une session extraordinaire pour effectuer une révision constitutionnelle. C'est l'article 174 de la Constitution qui offre des prérogatives au chef de l'Etat de changer la Constitution par référendum ou par un vote à l'Assemblée, a expliqué le président du groupe parlementaire du FLN. Pour un député du MSP, «c'est une éventualité qui n'est pas à exclure, surtout que les ârchs menacent de boycotter les élections, ou tout autre initiative politique venant du pouvoir». «Le changement de la Constitution par le biais du Parlement est la manière la plus intelligente pour éviter l'expression véritable du peuple et un nouveau déchirement du pays», nous a déclaré un député de l'opposition. Au FFS, en revanche, on préfère temporiser et attendre la note officielle de l'organisation d'une session extraordinaire, pour réagir à ce sujet. Néanmoins, le groupe parlementaire du FFS se réunit, aujourd'hui, dans une rencontre ordinaire sous la présidence du Dr Mustapha Bouhadef et le sujet sera abordé avec les députés. Il est clair que cette information bouleversera le programme très chargé des députés qui s'apprêtent déjà à voter, mercredi, les deux projets de la loi relative au travail des handicapés et aux nouvelles villes, avant de laisser le terrain au Conseil de la nation. Quoi qu'il en soit, et malgré les manoeuvres des uns et des autres, une révision de la Constitution avec notamment l'installation d'une nouvelle carte électorale et l'introduction de tamazight comme langue nationale servira, à coup sûr, de base, pour les prochaines législatives.