Photo : Riad Par Faouzia Ababsa La session d'automne du Parlement, qui devait être clôturée le 2 janvier dernier, s'est prolongée jusqu'à hier. Une prolongation qui n'a pas été très utile. Elle a surtout été marquée par l'activité de ce que l'on appelle la diplomatie parlementaire. Les voyages se sont multipliés un peu plus que d'habitude. Même le premier responsable de la chambre basse n'a pas chômé en la matière, puisqu'il a représenté le président de la République au Vietnam et en Turquie. Beaucoup de parlementaires des deux chambres ont également effectué des déplacements à l'étranger pour prendre part à des conférences, séminaires et autres manifestations d'institutions législatives homologues. Mais en matière de législation, rien n'a été fait, non seulement pendant cette session d'automne mais aussi pendant la précédente. Hormis la loi de finances pour 2010, qui a fait l'objet d'un débat, députés et sénateurs n'ont fait qu'approuver les ordonnances présidentielles. Le gouvernement n'a déposé aucun projet de loi sur la vingtaine programmée au printemps et en automne, à l'exception du projet de loi portant «approbation du schéma national d'aménagement du territoire», transmis il y a trois jours au bureau de l'assemblée. Les propositions de loi sont bloquées, à l'image de celle relative à l'amendement de la loi sur les relations de travail, ayant pourtant fait l'objet d'une première discussion au niveau de la commission spécialisée. Celle portant sur la criminalisation de la colonisation soumise par les députés du parti Ennahda a miraculeusement franchi le barrage du bureau de la chambre basse. Elle a été signée, c'est une première au sein de cette institution, par plus de 120 députés. Elle ne pouvait donc pas être mise aux oubliettes. Le statut particulier du personnel des deux institutions est pour le moment reporté, pourtant tant attendu par les travailleurs des deux chambres, tant il est vrai que beaucoup voient leur carrière stagnée. Avec tout cela, les présidents de l'APN et du Sénat ont trouvé matière à louer les mérites accomplis par les deux chambres. Ziari et Bensalah ont délivré de véritables satisfécits à leurs institutions respectives. Pour leur part, les parlementaires, notamment ceux de l'APN, étaient partagés. Il y avait les scandalisés, comme les députés du RCD, dont le groupe parlementaire a remis un communiqué à la presse dans lequel il dénonce «le climat délétère et le simple rôle de béquille que joue l'APN dans la vie politique algérienne». Il y avait également parmi les députés ceux qui se disent outrés par le fait qu'ils perçoivent des salaires sans fournir d'activité ni de travail législatif. La troisième catégorie, par contre, s'est auto-délivrée des félicitations à n'en plus pouvoir. Avec cette satisfaction «du devoir accompli durant cette session». En attendant l'ouverture de la prochaine session, le 2 mars, c'est encore un mois de congé payé qu'auront à savourer les parlementaires.