Il salue l'initiative du président Jacques Chirac pour la saisine du Conseil constitutionnel. Alors que Chirac s'apprête à prendre connaissance des «retouches» que doit lui présenter le président du Conseil constitutionnel, le secrétaire général du FLN ne démord pas quant à la justesse des revendications algériennes sur la loi du 23 février 2005. Belkhadem a indiqué hier: «Nous demandons des excuses officielles comme nous demandons des indemnisations pour les terres qu'ils avaient exploitées, pour les biens qu'ils avaient pillés ainsi que des indemnisations morales pour la tentative de déculturation de notre identité, pour ceux à qui on avait refusé l'accès à l'école, aux soins, ceux qu'on avait emmurés ou enfumés, pour les essais nucléaires à Reggane, pour 132 années de colonialisme...». Il salue tous ceux et celles de «la classe politique et de la société française qui ont dénoncé la loi du 23 février», lors d'une conférence qu'il a animée hier, en marge de la session ordinaire de l'instance exécutive. Mais il évite d'établir un lien dialectique entre la loi «glorifiant le colonialisme» et le traité d'amitié que comptent signer les deux Etats. Il souligne que ce traité s'effectue «entre Etats». Il considère que ceux « qui ont fait le choix d'être français sont libres mais, de notre côté, nous refusons l'apologie du colonialisme». Mais Belkhadem salue l'initiative du président Jacques Chirac pour la saisine du Conseil constitutionnel en usant d'une petite phrase: «Les bonnes pluies viennent au goutte-à-goutte». Rappelons qu'il avait déclaré à l'Expression que la décision de Chirac «nous permettra d'envisager les relations algéro-françaises sur de bonnes bases». Sur un autre registre, en rapport avec les listes d'«allégeance» qui ont été divulguées à la presse, il révèle que les débats sur cette question n'ont pas pris plus d'une heure. Il annonce la création d'une commission qui sera chargée de faire toute la lumière sur les tenants et aboutissants de cette affaire et qui conduira à la traduction de ses auteurs devant la commission de discipline. La question de l'assainissement des rangs a été soulevée. Belkhadem a répondu qu'elle a été évoquée pendant les travaux de la session et qu'elle sera traitée lors de la session du conseil national qui aura lieu en mars prochain. Il s'agit des cas de militants qui se sont retrouvés dans les structures de direction, lors du dernier congrès, et qui n'ont pas le nombre d'années de militantisme requis ou de ceux qui viennent d'autres partis ou encore ceux qui se sont absentés pendant une longue durée et n'ont pas renouvelé leur carte. Il relève que les dossiers des anciens ne méritaient pas d'étude. Il s'agit plutôt des nouvelles recrues. Leurs dossiers ont demandé beaucoup de temps et d'attention parce que toutes les démarches ne sont pas saines. Il cite le cas d'un entrepreneur qui a ramené ses employés et leur a payé les frais d'adhésion pour mieux se positionner en vue de briguer un futur mandat ou un autre qui veut rester en poste en ramenant ses gens. Des directives ont été données pour que les adhésions se fassent individuellement. Il rappelle que l'opération de renouvellement des structures n'a pas été opérée depuis les années 80. C'est ce qui rend difficile l'opération en cours. Il a enfin fait état du bilan financier du parti en déclarant le chiffre de 6,4 milliards de centimes qui représenterait le budget 2006. Il précise que le FLN est le premier parti à divulguer sa comptabilité par voie de presse. Il est aussi question de recenser les biens mobiliers et immobiliers du parti. Le FLN a créé une commission spécifique pour établir la liste.. Le FLN invite les journalistes à participer aux débats des commissions. « Nous n'avons rien à vous cacher », dit-il. Le FLN a choisi la transparence. Il devra assumer.