Les différents messages ne peuvent faire oublier qu'entre les deux pays, rien n'est réglé en matière de mémoire. Le dernier espoir de voir le traité d'amitié avec la France signé avant la fin du mandat de Jacques Chirac vient de voler en éclats avec le message que le président français vient d'adresser au président Bouteflika. Ce qui laisse croire que le traité en question est renvoyé à une date ultérieure. Probablement, même aux calendes grecques. Dans son message, rendu public par la présidence et répercuté par l'APS, Jacques Chirac ne fait pas mention du traité d'amitié mais se contente de souligner la «qualité» des échanges politiques «au plus haut niveau» et la «densité» du partenariat entre la France et l'Algérie. Et de rappeler le ballet diplomatique entre les deux pays. «Plusieurs visites ministérielles en Algérie sont venues témoigner, depuis un an, l'attention prioritaire que la France porte au développement et à l'intensification de ses liens avec l'Algérie», souligne le président français. Pour étayer ses propos, Jacques Chirac cite les déplacements en Algérie du chef de la diplomatie française, M.Philippe Douste-Blazy, en avril, du ministre de l'Intérieur, M.Nicolas Sarkozy, en novembre, du ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, M.Thierry Breton, en décembre, qui «ont fait progresser notre dialogue», affirme-t-il. Un dialogue de sourds, preuve en est que la visite de Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale française, qui a occulté le traité d'amitié, n'a rien apporté même si Jacques Chirac veut en faire croire le contraire en affirmant dans son message «l'importante visite que Jean-Louis Debré effectue aujourd'hui en Algérie (...) témoigne, à la fois de la qualité de nos échanges politiques au plus haut niveau, et de la densité de notre partenariat». Pour donner plus de consistance aux relations algéro-françaises, Jacques Chirac rappelle les différents acquis. Dans ce contexte, il évoque l'accord signé, en décembre dernier, qui, selon le patron de l'Elysée, va permettre «comme l'avait souhaité la partie algérienne» souligne-t-il, «d'accompagner la promotion de nos investissements en Algérie et de donner de nouvelles perspectives à nos opérateurs économiques». Quant à la révision du dispositif français et communautaire de traitement des demandeurs de visas, Jacques Chirac se félicite de «la décision prise sur la base de la saisine de l'Union européenne par la France de simplifier les procédures de délivrance de visa Schengen aux ressortissants algériens» insiste-t-il, avant de préciser «en étroite coopération avec l'Algérie». Diplomatie oblige, le président Chirac souhaite «que se poursuive (la) coopération pour que la circulation (des ressortissants des deux pays) réponde aux besoins de (leurs) relations». Abordant la coopération culturelle et scientifique entre les deux pays ponctuée par la mise en place de l'Ecole supérieure algérienne des affaires à Alger, Jacques Chirac y voit un signe de coopération mutuelle. Et de conclure «j'en suis très satisfait et j'y vois un signe favorable pour des développements futurs». Mais dans ce message rendu public par la présidence, rien n'indique que les relations algéro-françaises connaîtront un meilleur avenir d'autant que, aussi bien Jacques Chirac que Jean-Louis Debré, sont appelés à quitter leur poste respectif dans les prochains mois. Aussi, la visite de Jean-Louis Debré qui doit quitter le perchoir de l'Assemblée nationale française pour celui du Conseil constitutionnel où compte l'installer Jacques Chirac pour neuf ans, peut être assimilée à une simple virée touristique. Tandis que jacques Chirac pourra toujours dormir sur ses lauriers en se disant être l'artisan de la déclaration d'Alger. Mais et après!