Le nouvel exécutif communal veut mettre les bouchées doubles pour rattraper le retard. Ebranlée par un fort séisme qui a failli la rayer de la carte en 2001, la région de Beni Maouche sortie indemne du choc frontal avec la nature, donne l'impression d'être plus préoccupée par son avenir que par la terrible secousse tellurique. A l'instar de beaucoup d'autres, Beni Maouche est une commune rurale de 200.000 âmes qui évoluent sur un espace de 95 km² répartis sur 28 villages éparpillés. ses principales agglomérations sont le chef-lieu Aganoune Agamoune et Aït Adjissa. Située à une centaine de kilomètres au sud-est de Béjaïa et Beni Maouche est érigée au rang de commune en 1984 puis de daïra en 1992. Aux dernières élections locales du 24 novembre, la localité a opéré sa mue politique en confiant le pouvoir local à un élu RND. Le nouvel exécutif communal veut mettre les bouchées doubles pour rattraper le retard. «Plus ça change, plus c'est la même chose», avons-nous constaté, nous dit un élu. Notre région qui a donné des hommes de la trempe de Si Hamimi, Fadhel, Arezki, l'Aurès et beaucoup d'autres héros, soit 1014 chahids, mérite un meilleur sort. Beni Maouche souffre de nombreuses choses, d'abord la localisation de cette décharge publique sauvage située à l'entrée de la ville, côté est, qui vous salue en guise de «bienvenue» lorsque vous pénétrez dans la cité. Seulement, cette localisation est subordonnée par l'aménagement de la piste agricole qui mène vers le nouveau site situé en contrebas de la RN75 pour permettre aux camions à ordures d'y accéder. Parlant du développement local, notre interlocuteur nous précise que la commune dispose de potentialités inexploitées comme par exemple ces gisements de carrière pour créer une station de concassage et produire du sable industriel et autres matériaux de construction, un gisement de plâtre et enfin des sources d'eau naturelle pour implanter des unités de mise en bouteille «un Ifri bis» en perspective. Ce qui permettra, à coup sûr, d'offrir des débouchées aux nombreux chômeurs qui rasent les murs et sortir la commune de sa léthargie. Au plan de l'agriculture, l'élu suggère aux responsables du secteur de tenir compte des spécialités spécificités de chaque contrée. «Notre région, à vocation agricole, nous confie l'élu, est connue pour ses figues sèches, ses olives et autres produits, seulement nos fellahs ne possèdent pas d'acte et encore moins de terres, ils ne disposent que de quelques petites parcelles pour subvenir à leurs besoins. La réglementation prévoit pour un éleveur, un hectare pour une vache, nos fellahs sont exclus de l'aide pour le développement de l'agriculture car ne répondant pas aux critères arrêtés. En matière de soins, la localité de Beni Maouche est mal lotie, la polyclinique du coin est l'ombre d'elle-même, il existe un fauteuil dentaire sans dentiste. Beaucoup d'autres problèmes auxquels fait face Beni Maouche sont énumérés par l'élu, l'éducation, la culture, le sport, l'état des routes, l'AEP sont des points qui reviennent dans la discussion que la nouvelle équipe tentera de réaliser en si peu de temps. Un défi qui est difficilement à relever.