Dellys est une ville millénaire. Elle a été fondée par une colonie Carthaginoise. Les romains y formèrent plus tard un établissement appelé Rusuccurus qui devint une puissante cité. Les vestiges de Rusuccurus sont déposés aux musées d'Alger et du Louvre à Paris, dans lesquels on retrouve le Rousoukkou (le cap des poissons) des Carthaginois. Dellys qui fut l'un des comptoirs privilégiés des Phéniciens, offre à présent au regard des siens et du visiteur, un tableau des plus obscurs. En effet, il est inutile d'être un initié pour s'apercevoir que la situation de la ville chère aux saints Sidi El Medjni et Sidi El Harfi, est des plus préoccupantes. Ebranlée fortement à deux reprises consécutives par dame nature, l'antique Rusuccurus, a fini à la longue par dépérir. Le moins que l'on puisse dire, est que l'assemblée populaire communale née de la dernière élection municipale, a du pain sur la planche. En effet, de nombreux chantiers et non des moindres attendent une attention toute particulière des pouvoirs publics. Le revêtement des routes, la réfection des ponts détruits par les dernières intempéries dévastatrices, la réalisation d'une gare routière digne de ce nom, la résolution du problème du chômage et celui de l' affaissement de terrains au niveau de la nouvelle ville, la réalisation d'un port à la hauteur de celle qui fût l'un des comptoirs privilégiés des Phéniciens, la réhabilitation des réseaux d'assainissement et de l'alimentation en eau potable à laquelle vient se greffer bien entendu la restauration de la Casbah, sont autant de chantiers qui méritent une attention toute particulière si l'on veut réellement sauver Addyma –autre nom donné à cette ville antique. Rappelons que « les principales attractions de cette ville située à 100 km à l'est de la capitale, Alger, étaient son école des arts et métiers et son port destiné au petit cabotage mais aussi le sport nautique, dont le bâtiment a été pour beaucoup un des lieux de loisirs de Dellys. Attrayante aussi par ses plages notamment le Château fort, les Salines, la Marsa et Tagdempt, dont les couchers du soleil vous laissent perplexes ». Enfin, sur le plan sportif, nous tenons à signaler que selon des observateurs avisés de la balle ronde, le doyen des clubs algériens de football, n'est autre que l'AS Dellys, créée en 1921, bien avant le Mouloudia d'Alger (MCA), contrairement à ce que pensent de nombreux sportifs algériens. Toutefois, l'équipe chère à l'ancien gardien volant de l'ASD, Boualem Mezghiche dit Boualem Aloôd, a connu le même sort que la ville qui l'a vu naître. Et pour cause, elle a été dissoute en 2003 selon les propos tenus par Kamel Aoualaïche, ancien joueur de ladite équipe et actuel entraîneur du NRB Sidi Daoud. Dellys, cette ville aux mille facettes, mérite un meilleur sort.