L'Algérie est présente à l'essentiel des Salons internationaux du tourisme. A travers l'Office national du tourisme, l'outil de promotion de la destination algérienne, l'Algérie participe de façon régulière aux plus grands salons tels que ceux de Paris, Milan, Berlin, Madrid, pour ne citer que ceux-là. Sous l'égide de cette institution publique, les opérateurs se tiennent la main pour porter le message de l'Algérie touristique à travers le monde. Ils sont tour-opérateurs, agents de voyages, hôteliers, artisans. Qui armé de ses visuels, qui tenant sa documentation écrite ou ses supports audiovisuels, qui ses outils de démonstration artisanale, ils vont à la rencontre de ces faiseurs et ces « défaiseurs » de destinations pour plaider la cause de l'Algérie touristique. La bonne volonté dans ces actions y est évidente. Celle de leurs auteurs aussi. Le souci et le souhait sont les mêmes. Chercher, trouver et construire des partenariats avec les grands tour-opérateurs, ceux-là, comme nous le disions, par lesquels une destination l'est ou ne l'est pas. L'effort à faire est titanesque parce que la concurrence est rude, parce que le retard cumulé pendant les années dures qu'a traversées l'Algérie est grand et parce que le déficit d'image induit est énorme. Et parce que aussi – ne dit-on pas que celui qui n'avance pas recule ? les avancées enregistrées par les pays potentiellement rivaux, pendant notre période d'hibernation, ont été de taille. Cela éclaire sur l'énormité et l'importance de la tache. Mais force est de reconnaître que malgré les efforts constatés dans ces présences aux Salons internationaux, les insuffisances demeurent évidentes, criardes. A commencer par l'affirmation de l'image elle-même, dont l'importance est rappelée par le Schéma directeur de l'aménagement touristique. « Il s'agit, lit-on, dans ce document portant stratégie touristique algérienne, de bâtir une nouvelle image et de définir la notoriété de la destination », et de rajouter, construire une image lisible et visible. » Mais, en réalité, à part l'affirmation de la nécessité de construire une image, on ne retrouve aucune définition de l'image elle-même. Ni dans son fondement ni dans ses déclinaisons. Si cet impératif de définition de l'image qu'on veut donner de l'Algérie dans les rencontres touristiques internationales, n'est pas fait, cela compromet tout le reste de la chaîne des actions qui devraient s'ensuivre. Comme le choix des exposants, le choix des supports, la détermination du message à transmettre compte tenu des spécificités de chaque salon. On assistera, alors et inéluctablement à des actions incohérentes, non ciblées et forcément inefficientes et peu crédibles. Il restera, bien sûr, à titre de compensation, ces rencontres fortuites avec des voyagistes étrangers, au hasard des visites de stands. Des rencontres qui s'avèrent souvent, sans suite et sans intérêt pour la destination. Les dates des Salons n'étant annoncées qu'assez tardivement, il est, à la décharge des managers, assez ardu, voire illusoire de programmer des rencontres d'affaires viables. Quand bien même ces rencontres aboutiraient à quelques accords d'échanges touristiques, répondraient-elles de façon pérenne au besoin de la construction de la destination ? Si l'on veut porter haut et fort la destination touristique algérienne, il faudra commencer par savoir quelle idée véhiculer de l'Algérie, d'abord et de son tourisme ensuite. Il faudra également que le Groupe H.T.T., qui a beaucoup investi dans la rénovation des établissements hôteliers publics pour les ramener au niveau des standards internationaux, poursuive ses actions de promotion de ce même parc hôtelier afin d'en assurer la commercialisation. L'Algérie étant riche de son potentiel touristique, il restera à traduire fidèlement cela par des discours pertinents et des images adaptées. Réunir les hommes et les femmes aptes, formés pour cette action, mobiliser les moyens, tous les moyens, garants d'une réussite durable et aller à l'assaut des marchés étrangers.