La chute brutale du mercure est devenue dans le pays une période d'alerte, où les intoxications au monoxyde de carbone connaissent un pic. Après avoir décimé durant l'année dernière, pas moins de 145 victimes dont parfois des familles entières, le monoxyde de carbone continue de tuer, en 2020. À l'heure où d'autres victimes sont à craindre, avec la persistance de la vague de froid, le dernier bilan de la Protection civile, arrêté hier matin, fait état de 32 victimes décédées par asphyxie au monoxyde de carbone, depuis le 1er janvier de l'année en cours. Inodore et invisible, ce gaz, qui a fait une trentaine de morts, en l'espace seulement de 20 jours, a failli emporter 332 autres personnes. Ces dernières, retrouvées inconscientes, après avoir respiré le CO, ont eu la vie sauve, grâce aux efforts fournis par les secouristes de la Protection civile. Ce bilan, qui donne froid dans le dos a été révélé, hier, à Alger, par le colonel Farouk Achour, directeur de l'information et des statistiques à la direction générale de la Protection civile (Dgpc.) Intervenant lors d'une journée de sensibilisation destinée aux médias, de la presse écrite, radiophonique, chaînes de télévisions publiques et privées, le colonel Achour a déploré «la tendance haussière des décès liés à l'inhalation du monoxyde de carbone (CO)», lesquels sont passés de 100 cas en 2018 à 145 en 2019, alors que le nombre des personnes secourues a été de 1 849 en 2018 contre 2 324 en 2019 ». S'appuyant sur le langage des chiffres, notre interlocuteur a tenté d'expliquer les causes à l'origine de ce triste constat, en soulignant que « des victimes continuent hélas de tomber en l'absence de vigilance quant à l'achat et l'installation des appareils de chauffage et chauffe-bains, utilisés par les ménages pour se protéger du froid glacial, et au non-respect des mesures de sécurité, obligatoires». Plus explicite, le colonel Achour souligne dans ce sens que «la ventilation régulière des domiciles, lors de l'utilisation des appareils de chauffage, demeure la seule garantie pour éviter l'irréparable». «À cela s'ajoute de plus» poursuit-il «la nécessité de recourir à des spécialistes en installation des appareils en question et de respecter l'obligation de l'entretien régulier des appareils précités par un personnel qualifié». De simples gestes, donc, sont à adopter par les Algériens à l'effet d'éviter la catastrophe. Poursuivant son argumentaire, le colonel Achour incombe la persistance du phénomène des intoxications liées au CO aux appareils à gaz défectueux. Il soulignera que «44 000 appareils défectueux ont été retirés du marché en 2019». Le colonel Achour estime que «ce nombre demeure toutefois insuffisant.» Cela avant de suggérer qu'«il faut mettre en place un mécanisme de contrôle rigoureux des appareils».