Pour l'année dernière, le bilan présenté révèle que 145 personnes ont perdu la vie, soit une augmentation de 45 décès par rapport à l'année 2018, et plus de 2 324 autres personnes incommodées par les gaz brûlés sauvées en 2019 contre 1 846 en 2018. À peine 20 jours après le début de l'année, le monoxyde de carbone (CO) fait déjà beaucoup de victimes. Les services de la Protection civile déplorent depuis le 1er janvier jusqu'à hier lundi pas moins de 32 décès à la suite d'une intoxication par ce gaz asphyxiant émanant des appareils de chauffage et de chauffe-bains. Durant la même période de l'année en cours, les éléments de la Protection civile sont intervenus dans les foyers pour secourir 336 personnes incommodées par ce gaz incolore et inodore. Au vu de l'ampleur du nombre de décès, ce genre d'accidents domestiques pose, en somme, un sérieux problème de santé publique, même s'il ne s'agit pas d'une pathologie en tant que telle. Les statistiques présentées, hier, à l'occasion d'une journée de sensibilisation sur les risques de l'intoxication au monoxyde de carbone organisée à l'INSP, remettent réellement sur le tapis la problématique de ces accidents fatals en milieu domestique. Placée sous le thème "Vigilance-ventilation, même en hiver les bons gestes de prévention", une nouvelle campagne de sensibilisation est donc lancée pour expliquer les mesures particulières à prendre et le comportement à adopter face aux éventuels risques du monoxyde de carbone en cas de non-respect des conditions et des instructions d'utilisation des appareils de chauffage. Les intervenants, qui se sont succédé à la tribune de l'INSP, étaient unanimes à dire que l'absence de ventilation dans les pièces, la vétusté et la non-conformité des appareils de chauffage sont pour beaucoup dans ces accidents à la maison. Selon des études du ministère de la Santé, ces empoisonnements dus au gaz affectent, le plus souvent et dans une grande proportion, les femmes et les enfants avec une issue fatale estimée à 10%. Les structures de santé recensent chaque année une moyenne de 3 000 à 4 000 cas. Pour l'année dernière, le bilan présenté révèle que 145 personnes sont décédées, soit une augmentation de 45 décès par rapport à l'année 2018, et plus de 2 324 autres personnes incommodées par les gaz brûlés mais sauvées en 2019, contre 1 846 en 2018. Ces chiffres effarants confirment la cote d'alerte. Le responsable de la campagne de prévention sur les risques d'intoxication de ce gaz toxique au ministère de la Santé, M. Hadj Matou, a rappelé, lors de cette rencontre avec les représentants des médias, les principales circonstances à l'origine des cas d'intoxication. Ce gaz asphyxiant est, par définition, le résultat d'une mauvaise combustion quelle que soit la source d'énergie utilisée (bois, butane, propane, mazout, charbon, fuel, gaz naturel). Le représentant du ministère de la Santé a expliqué les effets, sur le plan santé, de ce gaz. "Le monoxyde de carbone agit comme un gaz asphyxiant et remplace l'oxygène dans le sang. Il pénètre dans les globules rouges et empêche ainsi l'oxygénation des cellules", développera Hadj Matou qui rappellera, également, les signes d'alerte les plus récurrents : "La victime présente le plus souvent un malaise, avec des nausées accompagnées de vertiges et de maux de tête. La personne incommodée par ce gaz trouvera ensuite des difficultés à se déplacer et peut aussi perdre connaissance. Si les secours n'arrivent pas à temps, elle sombrera dans le coma et pourra même mourir en moins d'une heure." Au-delà des campagnes lancées régulièrement durant la période automne-hiver, les pouvoirs publics sont interpellés à agir pour juguler cette hécatombe qui menace carrément des familles entières. À quand la réactivation du comité intersectoriel des accidents domestiques qui est en hibernation depuis des années ?